Résumé de la décision :
M. et Mme A..., propriétaires d'un lot de copropriété dans la villa de l'Ermitage à Biarritz, ont assigné la commune de Biarritz en justice, estimant que l'indemnité reçue suite à l'expropriation de leur bien était insuffisante à cause de l'état de dégradation de la falaise dont la commune était responsable. Le préfet des Pyrénées-Atlantiques a ensuite élevé un conflit de compétence, mais la cour d'appel a confirmé la compétence du tribunal judiciaire. Ce jugement a été sujet à un arrêté de conflit par le préfet, qui a été finalement annulé par la décision précitée, reconnaissant que la gestion de la falaise comme domaine privé ne relevait pas du ressort administratif.
Arguments pertinents :
1. Régularité de la procédure de conflit : Le tribunal a confirmé que le conflit a été élevé pour la première fois devant la cour d'appel, conformément à l'article 4 de l'ordonnance du 1er juin 1828, qui stipule que "le conflit pourra être élevé en cause d'appel s'il ne l'a pas été en première instance."
2. Compétence judiciaire : Les demandeurs ne prenaient pas la commune en défaut pour une absence de travaux publics, mais recherchaient sa responsabilité en tant que gardienne de la falaise. Selon la décision, cela signifie que la responsabilité de la commune dans sa gestion de son domaine privé ne peut être jugée que par des juridictions judiciaires. Le tribunal a déclaré : "la responsabilité pouvant incomber à une commune dans la gestion de son domaine privé ne saurait être appréciée que par les juridictions de l'ordre judiciaire."
Interprétations et citations légales :
1. Article 4 de l'ordonnance du 1er juin 1828 : Cet article justifie l'élévation du conflit devant la cour d'appel, en stipulant que la question de compétence peut être soulevée en appel si elle n'a pas été abordée en première instance.
2. Code civil - Article 1384 : Cet article est essentiel dans le cadre de la responsabilité délictuelle, qui permet aux M. et Mme A... de formuler leur demande d'indemnisation pour la dépréciation de leur bien liée à la gestion de la falaise.
3. La jurisprudence sur la répartition des compétences : La note que la responsabilité de la commune en matière de gestion de son domaine privé relève du droit judiciaire plutôt qu'administratif. Cela est corroboré par le refus du tribunal de considérer le conflit soulevé par le préfet comme ayant lieu dans une démarche appropriée.
4. Article 75 de la loi du 10 juillet 1991 : Ce passage ne donne pas lieu à une indemnisation pour la commune, le tribunal rejetant les conclusions de celle-ci au motif qu'il n'y a pas lieu de faire droit à ses demandes dans les circonstances présentes.
En somme, la décision illustre l'importance de bien cerner les compétences juridictionnelles concernant la gestion des biens communaux, spécifiquement quand il s'agit de plaintes en matière de responsabilité délictuelle.