Résumé de la décision
La cour administrative d’appel de Bordeaux a examiné la requête de M. E..., ressortissant albanais, contre un jugement du tribunal administratif de Poitiers ayant rejeté sa demande d'annulation d'un arrêté préfectoral de 26 février 2020, qui lui imposait une obligation de quitter le territoire français. M. E... sollicitait également une aide juridictionnelle provisoire et l'annulation de diverses décisions administratives, accompagné de demandes d'injonction. La cour a rejeté sa requête au motif qu’elle était manifestement dépourvue de fondement, se fondant sur des motifs d'irrecevabilité et en adoptant les raisons mises en avant par le tribunal administratif.
Arguments pertinents
1. Incompétence du signataire : M. E... alléguait que l’arrêté était entaché d’incompétence. La cour a précisé qu’une délégation de signature conservait sa validité, comme stipulé dans un arrêté du 3 février 2020, permettant à un autre agent de la préfecture de signer des actes relatifs au séjour des étrangers. Cela indique que l'argument d'incompétence a été rejeté en vertu des règles de délégation de pouvoir dans l'administration.
2. Motivation des décisions administratives : La cour a noté que M. E... n’apportait pas d'éléments nouveaux ou pertinents pour contredire le jugement du tribunal, ce qui a entraîné la confirmation des motifs de rejet de sa demande initiale. Cela souligne l'importance d'une argumentation solidement étayée dans le cadre de la contestation de décisions.
3. Rejet des conclusions à fins d'injonction : Les demandes d'injonction pour remettre en cause les décisions administratives ont été rejetées par voie de conséquence du rejet de la requête d'appel, indiquant que la cour ne peut ordonner des mesures si la demande principale est infondée.
Interprétations et citations légales
1. Délégation de signature : La cour s'est référée à l'arrêté préfectoral du 3 février 2020 pour confirmer la légalité de la délégation accordée à un secrétaire général des services de la préfecture. Elle a cité, sans doute implicitement, les notions d'administration des actes décisionnels et de délégation de pouvoir, utiles pour établir la compétence du signataire :
- Article R. 222-1 du code de justice administrative : "[...] le président des cours administratives d'appel peut, en outre, par ordonnance, rejeter [...] les requêtes d'appel manifestement dépourvues de fondement [...]".
2. Absence d'éléments nouveaux : La cour a clairement établi que M. E... n’a pas présenté d’éléments justifiant une réévaluation de sa situation. Elle a adopté des motifs qui établissent que le tribunal a répondu suffisamment aux arguments avancés, ce qui souligne l’importance de l’articulation des arguments devant la justice administrative.
- Principes de droit administratif : "Le tribunal répond par des considérations suffisantes aux moyens présentés par les requérants."
3. Conclusion sur les injonctions et aide juridictionnelle : Le rejet des conclusions à fins d'injonction a été une conséquence directe du rejet de la demande d'appel, appliquant une logique de traitement des requêtes et conduisant à un déni d'aide juridictionnelle, car M. E... avait déjà obtenu une aide juridictionnelle totale. Cela est également inscrit dans les dispositions de l’article L. 761-1 du code de justice administrative qui réglemente la prise en charge des honoraires d'avocat.
Cette décision démontre la nécessité d’une argumentation rigoureuse et d’une bonne compréhension des mécanismes administratifs pour contester efficacement les actes des autorités, illustrant à la fois les droits des étrangers dans leurs démarches administratives et les mécanismes de la justice administrative en France.