Résumé de la décision
La cour administrative d'appel de Bordeaux a examiné la requête de Mme E...B... qui contestait l'ordonnance du tribunal administratif de Bordeaux du 16 août 2018, laquelle rejetait sa demande de désignation d'un expert pour établir l'imputabilité au service de ses problèmes de santé à la suite d'un accident survenu le 14 décembre 2017. Mme B... soutenait que les troubles dont elle souffrait, aggravés par cet accident, nécessitaient une expertise médicale. Néanmoins, la cour a confirmé le rejet de cette demande, jugeant que l'expertise sollicitée n'était pas utile en raison des avis médicaux antérieurs condamnant l'imputabilité. La cour a également rejeté les conclusions au titre de l'article L. 761-1 du code de justice administrative, considérant que la commune n'était pas partie perdante.
Arguments pertinents
1. Imputabilité au service : La cour a noté que Mme B... avait déjà été soumise à une expertise concluant à l'absence d'imputabilité de ses troubles de santé à l'accident en question. Elle cite que la commission départementale de réforme avait également conclu à cette absence d'imputabilité, façonnant le fondement du rejet de sa demande d'expertise.
- Citation pertinente : "la commission départementale de réforme des agents des collectivités territoriales a estimé que l'accident du 14 décembre 2017 n'était pas imputable au service."
2. Utilité de l'expertise : Selon l'article R.532-1 du code de justice administrative, le juge des référés peut ordonner des mesures d'expertise jugées utiles. En l'espèce, la cour a jugé que la mesure d'expertise n'était pas nécessaire, car les éléments recueillis par les précédentes expertises étaient suffisants pour établir l'absence d'imputabilité.
- Citation pertinente : "la mesure d'expertise sollicitée par Mme B...ne présente pas le caractère utile exigé."
3. Décision finale sur les frais : La cour a également décidé de ne pas imposer de frais à la commune, soulignant que celle-ci n'était pas la partie perdante. Cela reflète la position traditionnelle en matière de répartition des frais au titre de L. 761-1.
- Citation pertinente : "La commune de Talence n'étant pas la partie perdante, les conclusions présentées par Mme B...au titre de l'article L. 761-1 du code de justice administrative ne sauraient être accueillies."
Interprétations et citations légales
1. Article R.532-1 du Code de justice administrative : Cet article permet au juge des référés d’ordonner des mesures d'expertise lorsque celles-ci sont jugées utiles pour la résolution des litiges. Dans cette instance, la cour a interprété l'application de cet article de manière restrictive, considérant que des expertises antérieures avaient déjà jugé la question.
- Citation directe : "Le juge des référés peut, sur simple requête et même en l'absence de décision administrative préalable, prescrire toute mesure utile d'expertise ou d'instruction."
2. Article L. 761-1 du Code de justice administrative : Cet article traite de la répartition des frais de justice entre les parties. La décision de la cour, conforme à cet article, souligne que chaque partie supporte ses propres frais sauf en cas de déboutement d'une partie.
- Citation directe : "Les frais exposés par une partie et non compris dans les dépens sont à la charge de l'autre partie, sauf si la société à laquelle ils ont été exposés est elle-même perdante."
3. Précédentes expertises médicales : Les évaluations antérieures effectuées par des médecins experts ont joué un rôle crucial dans la décision finale de la cour, illustrant l'importance de l'adéquation et de la qualité des preuves présentées lors des procédures administratives.
Ces interprétations et décisions prises par la cour illustrent le soin apporté à la souveraineté des expertises médicales antérieures et le principe selon lequel les preuves doivent démontrer l'utilité d'une nouvelle mesure d'expertise pour justifier sa demande.