Résumé de la décision
M. et Mme E... ont formé un recours devant la cour contre un jugement du tribunal administratif de la Guyane qui avait rejeté leur demande de décharge d'un supplément d'impôt sur le revenu résultant du redressement fiscal de leur société, la SCEA Stoupagri. Le motif de cette contestation reposait sur le fait que l'administration avait remis en cause un abattement fiscal dont la société avait initialement bénéficié, en raison de non-respect des conditions légales, notamment l'absence de preuve du versement effectif d'une contribution au fonds d'appui aux expérimentations en faveur des jeunes. La cour a finalement rejeté la requête de M. et Mme E..., confirmant le jugement du tribunal administratif.
Arguments pertinents
1. Non-satisfaction des conditions d'abattement : La cour souligne que la SCEA Stoupagri n'a pas produit le reçu de la Caisse des dépôts et consignations, qui est essentiel pour prouver le versement au fonds d'appui. La décision indique que "la SCEA Stoupagri ne peut être regardée comme ayant satisfait à la condition" prévue par la loi concernant le versement, ce qui justifie le rejet de l'abattement.
2. Absence de justificatif nécessaire : Bien que M. et Mme E... aient fourni une attestation de virement, la cour précise que ce document n'est pas suffisant pour prouver l'exécution de la condition prévue par l'article 49 ZB de l'annexe III au code général des impôts. La cour conclut que "dans ces conditions", M. et Mme E... "ne peuvent se prévaloir" du bénéfice de l'abattement.
3. Consentement sur le redressement fiscal : Le jugement notifie que, puisque les obligations légales n'ont pas été respectées, le redressement fiscal imposé à M. E... était justifié, et, par conséquent, leur demande d'annulation est infondée.
Interprétations et citations légales
La décision s'appuie sur plusieurs dispositions légales qui encadrent les abattements fiscaux pour les entreprises situées dans les DOM :
- Code général des impôts - Article 44 quaterdecies (I) : Cet article précise que les bénéfices des entreprises peuvent bénéficier d'abattements sous certaines conditions, notamment des dépenses de formation professionnelle et des contributions à un fonds spécifique. Il est clairement indiqué que "le bénéfice des abattements mentionnés... est subordonné... à la réalisation de dépenses de formation professionnelle" et à "au versement d'une contribution au fonds d'appui".
- Code général des impôts - Annexe III, Article 49 ZB (2) : Il stipule que le contribuable doit joindre "le reçu délivré par la Caisse des dépôts et consignations" pour prouver les versements effectués. Ceci démontre que les documents requis sont impératifs pour le bénéfice de l'abattement, et non facultatifs.
Cette décision met en lumière l'exigence stricte qui pèse sur les contribuables pour prouver qu'ils ont respecté toutes les conditions nécessaires afin d'accéder aux abattements, confirmant ainsi l'importance des documents justifiant les opérations financières liées aux politiques fiscales.