Résumé de la décision
Le 15 juillet 2016, M. A...B..., ressortissant sri lankais, a interjeté appel contre un jugement du tribunal administratif de Toulouse qui avait rejeté sa demande d'annulation d'un arrêté de refus de titre de séjour, pris par le préfet de la Haute-Garonne. M. B... vivait en concubinage avec une ressortissante sri lankaise titulaire d'un titre de séjour et avait un enfant avec elle. La cour a annulé le jugement du tribunal administratif et l'arrêté préfectoral, en considérant que l'exécution de l'arrêté porterait atteinte à l'intérêt supérieur de l'enfant, conformément aux dispositions de la convention internationale relative aux droits de l'enfant. Elle a enjoint le préfet de délivrer un titre de séjour à M. B... dans un délai de deux mois, et a accordé une somme de 1 500 euros à son avocat au titre des frais de justice.
Arguments pertinents
1. Intérêt supérieur de l'enfant : La cour a mis en avant que l'intérêt supérieur de l'enfant doit être une considération primordiale dans toutes les décisions le concernant. Elle a constaté que l'arrêté du préfet risquait de priver durablement l'enfant, âgé de 14 mois, de la présence habituelle de son père. La cour a donc estimé que cet arrêté méconnaît les dispositions de la convention internationale relative aux droits de l'enfant, lesquelles obligent l'autorité administrative à accorder une attention particulière à l'intérêt supérieur des enfants.
2. Vie familiale : La cour a observé que M. B... avait établi une vie familiale réelle et stable avec sa compagne et leur enfant, et que cette situation ne pouvait être remise en cause par le fait qu'il n'avait pas actualisé sa situation familiale lors de sa demande d'asile. La cour a déterminé que sa cellule familiale ne pouvait pas se reconstituer facilement hors de France.
3. Injonction de délivrance d'un titre de séjour : En annulant l'arrêté du préfet, la cour a jugé nécessaire d'enjoindre à l'autorité compétente de délivrer un titre de séjour à M. B... pour tenir compte de l'intérêt supérieur de l'enfant et des circonstances familiales précises.
Interprétations et citations légales
1. Convention internationale relative aux droits de l'enfant - Article 3-1 : La cour a fait référence à cet article, qui stipule que "l'intérêt supérieur de l'enfant doit être une considération primordiale" dans toutes les décisions le concernant. Cela a permis de justifier la nécessité de protéger la relation familiale entre M. B... et son enfant, soulignant l'importance de maintenir les liens familiaux pour le bien-être de l'enfant.
2. Code de justice administrative - Article L.761-1 : Ce texte a servi de fondement pour accorder une somme de 1 500 euros à l'avocat de M. B.... En vertu de cet article, les frais exposés par une partie peuvent être remboursés si cette personne a gagné son procès, tant que cela ne porte pas préjudice à l'aide juridictionnelle qui pourrait s'appliquer.
3. Loi n° 91-647 du 10 juillet 1991 : Cette loi a été citée en lien avec l'aide juridique, précisant qu'un avocat peut demander le remboursement de ses frais si le client renonce au bénéfice de l'aide juridictionnelle.
En somme, la décision de la cour repose sur la préservation des droits de l'enfant et la protection des liens familiaux, des principes qui s'inscrivent dans les conventions internationales et les normes juridiques françaises.