Résumé de la décision
M.A..., ressortissant comorien, a formé un recours en appel contre le jugement du tribunal administratif de Mayotte qui avait rejeté sa demande d'annulation de l'arrêté préfectoral du 15 avril 2015, refusant de lui accorder un titre de séjour portant la mention "vie privée et familiale". La cour d'appel a confirmé la décision du tribunal, estimant que M.A... n'apporte pas les preuves suffisantes justifiant son séjour continu à Mayotte depuis 1999 et n'établit pas des liens personnels et familiaux suffisamment forts qui rendraient le refus disproportionné au regard de son droit au respect de sa vie privée et familiale.
Arguments pertinents
1. Évaluation des preuves : La cour considère que M.A... n'a pas produit de preuves suffisantes pour établir son séjour continu à Mayotte depuis 1999. Les documents fournis, comme des extraits de carnet de santé et des attestations de proches, ne sont pas jugés suffisants pour démontrer l'ancienneté et la stabilité des liens personnels et familiaux.
2. Absence d'attaches familiales : M.A... ne réussit pas à prouver qu'il ne possède pas d'attaches familiales aux Comores, ce qui affaiblit son argument selon lequel le refus de séjour porterait atteinte à son droit à la vie privée et familiale. En tant que célibataire et sans charge de famille, la cour conclut que sa situation ne justifie pas l'octroi d'un titre de séjour.
3. Appréciation de la décision du préfet : La cour rejette l'idée que le préfet a commis une erreur manifeste d'appréciation dans sa décision de refus, en notant qu'aucun élément du dossier ne prouve que le refus a eu des conséquences disproportionnées pour la situation personnelle de M.A...
Interprétations et citations légales
- Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article L. 313-11 : Cet article stipule que le titre de séjour, mentionnant "vie privée et familiale", doit être accordé de plein droit sauf si la présence de l'étranger constitue une menace pour l'ordre public. La cour a notamment souligné que "les liens personnels et familiaux en France [...] sont tels que le refus d'autoriser son séjour porterait à son droit au respect de sa vie privée et familiale une atteinte disproportionnée". En l’espèce, le requérant n’a pas réussi à établir cette disproportionnalité.
- Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales - Article 8 : Cet article garantit le droit au respect de la vie privée et familiale, toutefois, la cour a conclu que l’ingérence dans ce droit doit être justifiée par des raisons légales et doit être nécessaire dans une société démocratique. Le refus de séjour a été jugé légal et proportionné, en l'absence de preuves de liens familiaux forts.
- Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article L. 111-3 : Cet article définit la portée géographique de l'application du code, incluant notamment Mayotte. La cour a soutenu que toutes les dispositions législatives s'appliquent de la même manière à Mayotte qu’à la métropole.
En somme, la décision de la cour s'appuie sur une analyse rigoureuse des éléments fournis par M.A..., concluant que les preuves ne substantiant pas son droit au séjour en France étaient insuffisantes pour contraindre le préfet à délivrer un titre de séjour.