Résumé de la décision
La société CIMEC, chargée de la gestion d'une activité d'imagerie médicale et, selon ses représentants, non assujettie à l'impôt sur les sociétés, a contesté la mise en recouvrement d'une imposition et les pénalités qui l'accompagnent. Elle argue que ses activités sont de nature civile, ne relèvent pas des bénéfices industriels et commerciaux, et qu'elle ne devrait pas avoir à faire de déclaration d'impôt sur les sociétés. Le ministre de l'action et des comptes publics oppose un rejet à la requête, soutenant que l'urgence n'est pas établie et que les moyens de la société ne créent pas de doute sérieux quant à la légalité des impositions. Le juge des référés a finalement rejeté la demande de suspension de la mise en recouvrement.
Arguments pertinents
1. Absence d'assujettissement à l'impôt sur les sociétés : La société CIMEC soutient que ses activités médicales sont de nature civile et non assujetties à l'impôt sur les sociétés. Elle souligne qu'en contrepartie de ses services, elle perçoit des remboursements de l'organisme de sécurité sociale, ce qui renforce sa position d'activité non commerciale.
2. Non-application des majorations pour dépôt tardif : CIMEC fait valoir qu'elle ne devait pas soumettre de déclarations d'impôt sur les sociétés, soulignant ainsi qu'il serait injuste de lui infliger des majorations pour dépôt tardif.
3. Paiement par les associés : Les associés de la société auraient déjà acquitté l'impôt sur les bénéfices, ce qui selon CIMEC, interdit de lui réclamer des intérêts de retard.
4. Condamnation à démontrer l'urgence : Le ministre de l'action et des comptes publics souligne que la condition d'urgence n'est pas satisfaite, notamment parce que les associés n'ont pas prouvé avoir déjà payé les impôts en question et qu'aucune poursuite n'est engagée contre la société.
Interprétations et citations légales
1. Article L. 521-1 du Code de justice administrative : Cet article régit la possibilité pour le juge des référés de suspendre l'exécution d'une décision administrative s'il existe un moyen créant un doute sérieux sur la légalité de cette décision et si l'urgence le justifie. Il stipule que "le juge des référés... peut ordonner la suspension de l'exécution de cette décision... lorsque l'urgence le justifie et qu'il est fait état d'un moyen propre à créer, en l'état de l'instruction, un doute sérieux quant à la légalité de la décision".
2. Condition d'urgence : Le juge a estimé qu'il n'y avait pas de doute sérieux sur la régularité des impositions contestées, ce qui a conduit au rejet de la demande. Cela met en lumière l'importance de prouver les conditions d'urgence et le bien-fondé des arguments pour une suspension.
3. Sur le principe de la transparence fiscale : Le juge a noté que les impôts pouvaient être demandés aux associés dans le cadre de la transparence fiscale, soulignant que les mesures de récupération des sommes dues ne sont pas urgentes.
En somme, la décision des juges est fortement ancrée dans l’analyse des conditions juridiques d'urgence et de validité des arguments présentés, fixant un cadre strict pour les demandes de suspension dans le cadre du droit fiscal.