Résumé de la décision
Mme A..., ressortissante albanaise, a contesté le jugement du tribunal administratif d'Amiens qui avait rejeté sa demande de titre de séjour en France. Entrée irrégulièrement en France en 2012, elle a demandé l'annulation de la décision préfectorale refusant de lui délivrer un titre de séjour, ainsi que diverses injonctions et compensations financières. La cour a rejeté sa requête, considérant que la décision préfectorale n'était pas illégale et n'emportait pas une atteinte disproportionnée à sa vie privée et familiale.Arguments pertinents
1. Erreur de fait et appréciation :- La cour a rejeté les arguments de Mme A... concernant l'erreur de fait et la prétendue erreur manifeste dans l'appréciation de sa situation, en se référant aux motifs exposés par le tribunal administratif. Il a été jugé que "les moyens tirés de l'erreur de fait [...] peuvent être écartés par adoption des motifs retenus à bon droit par les premiers juges."
2. Droit à la vie privée et familiale :
- La cour a soutenu que le refus de titre de séjour n'a pas porté atteinte de manière disproportionnée au droit de Mme A... au respect de sa vie privée et familiale. En effet, il n'a pas été établi qu'elle manquerait d'attaches en Albanie, où elle a vécu une grande partie de sa vie. La cour a précisé que "la décision en litige n'a pas porté au droit de Mme A... au respect de sa vie privée et familiale une atteinte disproportionnée aux buts en vue desquels elle a été prise."
3. Absence de lien familial :
- La cour a noté l'absence de liens familiaux établis en France, à l'exception de son époux et de ses enfants, qui étaient eux aussi en situation irrégulière. La décision a souligné queMme A... ne justifiait pas d'attaches suffisantes pour créer un droit à la régularisation sur le territoire français.
Interprétations et citations légales
1. Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme :- La cour se réfère à l'article 8 de la convention, qui protège le droit au respect de la vie privée et familiale. La décision stipule que "la décision en litige n'a pas [...] méconnu les stipulations de l'article 8."
2. Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile :
- La mise en œuvre des dispositions de ce code est centrale dans l'analyse de la situation de Mme A.... En particulier, l'article L. 313-14, qui établit les motifs d'admission au séjour, a servi de fondement juridique pour évaluer si une décision d'exception pouvait être prise dans son cas.
3. Loi n° 91-647 du 10 juillet 1991 :
- Les articles de cette loi régissant l’aide juridique ont été mentionnés, notamment en ce qui concerne la demande de Mme A... de mettre à la charge de l'État les frais de justice. Toutefois, la cour a conclusion que ses demandes en vertu de cet article étaient également rejetées, soutenant que "ces conclusions doivent être rejetées."
Ainsi, la décision se fonde sur l'évaluation des circonstances personnelles de Mme A... à la lumière des normes de droit régissant l'immigration, tout en s'assurant du respect des droits conventionnels.