Résumé de la décision
M. D...B..., ressortissant turc, a fait appel d'un jugement rendu le 1er juin 2018 par le tribunal administratif d'Amiens, qui a rejeté sa demande d'annulation d'un arrêté préfectoral du 21 février 2018. Cet arrêté refusait de lui délivrer un titre de séjour, imposait une obligation de quitter le territoire français, déterminait un pays de destination, et interdisait son retour sur le territoire pendant un an. La cour a confirmé le jugement de première instance, considérant que M. B... ne justifiait pas sa résidence habituelle en France depuis plus de dix ans et que le préfet n'était pas tenu de consulter la commission du titre de séjour.
Arguments pertinents
1. Insuffisance de motivation : La cour a jugé que la décision refusant le titre de séjour était suffisamment motivée, précisant que M. B... était célibataire et sans enfant, et qu'il gardaient des attaches dans son pays d'origine. La cour a ainsi affirmé : "La décision comporte l'ensemble des considérations de fait et de droit sur lesquelles elle se fonde."
2. Justification de la résidence en France : Le requérant n'a pas démontré qu'il résidait habituellement en France depuis plus de dix ans. Les justificatifs fournis étaient jugés insuffisants, le rapport indiquant : "Les justificatifs produits en appel ne permettent pas d'établir qu'il résidait habituellement en France depuis plus de dix ans."
3. Inapplicabilité de l'article L. 313-14 : La cour a établi que M. B... ne pouvait faire valoir ses arguments concernant les circonstances humanitaires car il n'a pas fourni de preuves suffisantes. La décision précise : "M. B... n'est pas fondé à soutenir que la décision lui refusant la délivrance d'un titre de séjour est illégale."
Interprétations et citations légales
1. Procédure de consultation : Selon l'article L. 313-14 du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile, la commission du titre de séjour ne doit être consultée que si l'individu justifie résider en France depuis plus de dix ans. La cour a souligné que M. B... n'a pas satisfait à cette exigence en disant : "Il n'est pas fondé à soutenir que le préfet de l'Oise était tenu de consulter la commission du titre de séjour."
2. Conditions de délivrance des titres de séjour : L'article L. 313-14 prévoit la possibilité de délivrer un titre de séjour pour motif humanitaire, mais cela nécessite une justification adéquate des situations exceptionnelles. La cour a déclaré : "La carte de séjour temporaire... peut être délivrée, sauf si sa présence constitue une menace pour l'ordre public..." Ce texte fait ressortir que la simple intention de se prévaloir de conditions exceptionnelles ne suffit pas sans des preuves solides.
3. Décision d'éloignement : Le rejet de la demande de titre de séjour entraîne également la légalité de l'obligation de quitter le territoire. La cour a statué que, "Il résulte de ce qui a été dit au point 7 que le moyen tiré... de l'illégalité de la décision refusant la délivrance d'un titre de séjour doit être écarté."
Cette analyse montre comment l'application des textes de loi est rigoureuse dans le cadre des procédures d'immigration, soulignant l'importance cruciale des preuves à fournir par le requérant pour justifier ses droits à un titre de séjour.