Résumé de la décision
La cour administrative d'appel a examiné l'appel du préfet du Nord, qui a contesté un jugement du tribunal administratif de Lille annulant un arrêté de transfert d'un demandeur d'asile, M. B..., vers l'Allemagne. M. B... avait été enregistré en tant que demandeur d'asile en Allemagne en 2015 et s'est présenté en France en 2017. La cour a confirmé l'annulation de l'arrêté en raison d'une violation des garanties prévues par le règlement (UE) n° 604/2013, particulièrement en ce qui concerne l'absence d'identification de l'agent ayant réalisé l'entretien individuel.
Arguments pertinents
1. Erreur de droit concernant l'entretien individuel : La cour a affirmé que l'entretien requis par l'article 5 du règlement (UE) n° 604/2013 est indispensable, même si le demandeur n'a pas déposé de nouvelle demande d'asile en France. Il a été précisé : "Cette seule circonstance ne faisait pas obstacle à la mise en œuvre de l'entretien individuel prévu par l'article 5".
2. Identification de l'agent : Le tribunal administratif a annulé l'arrêté en raison d'un "défaut d'identification de l'agent préfectoral" ayant mené l'entretien, ce que le préfet n'a pas contesté, limitant ainsi son argumentation à un manque de respect des garanties procédurales.
3. Acceptation de la reprise en charge : La cour a constaté que l'entretien avait en effet eu lieu et avait conduit à une demande de reprise en charge acceptée par l'Allemagne, ce qui valide que les autorités françaises avaient agi conformément aux dispositions de l'article 5.
Interprétations et citations légales
La décision s'appuie principalement sur les dispositions du règlement (UE) n° 604/2013, qui établit les critères de Dublin, permettant de déterminer l'État membre responsable pour l'examen d'une demande d'asile. Les mots-clés et passages sont les suivants :
- Règlement (UE) n° 604/2013 - Article 5 : "1. Afin de faciliter le processus de détermination de l'Etat membre responsable, l'Etat membre procédant à cette détermination mène un entretien individuel avec le demandeur."
- Ce passage souligne l'obligation de mener un entretien individuel, crucial pour le traitement des demandes d'asile.
- Défaut d'identification : Le tribunal a annulé l'arrêté en précisant qu'une identification claire de l'agent ayant conduit l'entretien est essentielle pour garantir la validité de la procédure : "défaut d'identification de l'agent ayant mené l'entretien".
Cela traduit l'importance des garanties procédurales dans le cadre de l'examen des demandes d'asile, permettant ainsi de protéger les droits des demandeurs et de respecter les obligations des États membres au titre des règlements européens.
En conclusion, la décision de la cour met en avant une interprétation stricte des obligations prévues par le droit de l'Union européenne, affirmant que les procédures doivent être suivi rigoureusement pour assurer la validité des décisions administratives en matière d'asile.