Résumé de la décision :
La cour a statué sur la demande d'appel de la préfète de la Somme, qui contestait un jugement du tribunal administratif d'Amiens annulant un arrêté lui imposant de quitter le territoire français. Mme C..., ressortissante de la République du Congo, avait vu sa demande d'asile rejetée. L’arrêté du 18 octobre 2018, notifié à Mme C... le 2 novembre 2018, lui imposait une obligation de quitter le territoire dans un délai de trente jours. La cour a considéré que la demande de Mme C... devant le tribunal administratif, enregistrée le 20 novembre 2018, était tardive et a donc annulé le jugement du tribunal administratif, rejetant par la même occasion la demande de Mme C....
Arguments pertinents :
1. Sur la tardiveté du recours : La décision indique que Mme C... disposait d'un délai de quinze jours à compter de la notification de l'arrêté pour contester ce dernier. L'arrêté ayant été notifié le 2 novembre 2018, la demande enregistrée le 20 novembre 2018 était donc tardive. La cour a souligné que « l’étranger qui fait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français [...] peut, dans un délai de quinze jours à compter de sa notification, demander au président du tribunal administratif l'annulation de cette décision ».
2. Sur le fondement juridique de l'arrêté : L'arrêté de la préfète a été pris sur le fondement des dispositions du 6° de l'article L. 511-1 I du Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile, suite au rejet de la demande d'asile. La cour a interprété correctement ces dispositions pour conclure à la légitimité de l'arrêté et à l'irrecevabilité du recours de Mme C..., renforçant ainsi la notion que le respect des délais est essentiel dans les procédures administratives.
Interprétations et citations légales :
1. Interprétation de l'article L. 512-1 du Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile : L’article I bis précise que « l'étranger [...] peut, dans un délai de quinze jours à compter de sa notification, demander au président du tribunal administratif l'annulation de cette décision ». La cour a appliqué cette disposition en affirmant que le délai de quinze jours est d'ordre public et doit être respecté pour la recevabilité des recours. Cette interprétation souligne l’importance du respect des procédures et des délais dans le cadre du droit administratif, qui est fondamental pour assurer l’ordre juridique et la sécurité juridique des décisions administratives.
2. Conséquences sur les frais liés au litige : L'article L. 761-1 du Code de justice administrative indique que « les frais exposés par une partie et non compris dans les dépens ne peuvent être mis à la charge de l'Etat que si celui-ci est la partie perdante ». Dans cette affaire, la cour a considéré que l'Etat, représenté par la préfète, n'étant pas la partie perdante, n'était pas tenu de rembourser les frais de litige engagés par Mme C..., illustrant ainsi le principe selon lequel la partie qui perd le contentieux doit en assumer les frais.
En conclusion, la décision de la cour repose sur une interprétation rigoureuse des délais et des dispositions légales relatives aux recours administratifs, confirmant l'importance de la procédure dans le droit des étrangers.