Résumé de la décision
Mme D...A..., de nationalité angolaise, a contesté un jugement du tribunal administratif de Rouen qui avait rejeté sa demande d'annulation d'un arrêté préfectoral lui refusant un titre de séjour et ordonnant son éloignement du territoire français. La cour a confirmé le jugement du tribunal administratif, estimant que l'arrêté préfectoral était légal et dûment motivé. Mme A... n'a pas apporté d'éléments nouveaux pour justifier son admission au séjour et ses moyens ont été écartés. En conséquence, la requête de Mme A... a été rejetée.
Arguments pertinents
1. Sur la régularité du jugement attaqué :
- Mme A... contestait l'irrégularité du jugement pour absence de signatures. La cour a répondu que ce moyen était sans fondement, la minute du jugement étant conforme, citant : « la circonstance que l'expédition notifiée à la requérante ne comporterait pas ces signatures est sans incidence sur la régularité du jugement. »
2. Sur le bien-fondé de l’arrêté :
- La cour a jugé que l'arrêté attaqué n'était pas entaché d'insuffisance de motivation, car il incluait toutes les considérations nécessaires pour justifier le refus de séjour, même si tous les éléments de la situation personnelle de Mme A... n’avaient pas été explicitement détaillés. Cela s'appuie sur l'article L. 211-5 du code des relations entre le public et l'administration : « le jugement attaqué qui a répondu à l'ensemble des moyens développés par Mme A... dans sa demande est suffisamment motivé. »
3. Analyse de la situation personnelle de Mme A... :
- La cour a relevé qu'elle n'était pas mère de quatre enfants, contredisant ses propres déclarations qui avaient déjà été examinées lors de sa demande d'asile. La cour a souligné que la décision du préfet était proportionnée à son état, n’illustrant pas de considérations humanitaires suffisantes pour justifier une admission au séjour. La cour cite : « la requérante... ne justifie pas de considérations humanitaires, ni d'ailleurs de motifs exceptionnels. »
Interprétations et citations légales
1. Motivation des décisions administratives :
- Selon le Code des relations entre le public et l'administration - Article L. 211-5, la motivation des décisions doit être claire, mais les jugements ne sont pas tenus de traiter chaque argument plus en détail que ce qui est nécessaire pour justifier la décision. Cela a permis à la cour de confirmer la légitimité de l'arrêté contesté en notant qu’il répondait aux exigences légales malgré les critiques de Mme A....
2. Évaluation de la situation familiale et humanitaire :
- L'interprétation de l'article L. 313-14 du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile a été cruciale. Il stipule que la délivrance d’un titre de séjour peut se faire sous conditions d'appréciations humanitaires. La cour a indiqué que le préfet avait tenu compte de la situation de Mme A..., constatant son absence d'attaches familiales significatives et l’absence d’éléments nouveaux justifiant un traitement différent.
3. Évaluation de l’élément de risque dans le pays d'origine :
- La cour a noté que le retour en Angola de Mme A... n'était pas invalidé par des éléments probants justifiant des risques personnels, renforçant l'idée que les déclarations initiales lors de la demande d'asile suffisaient à établir un cadre pour la décision du préfet.
Conclusion
La cour administrative a validé la décision du tribunal administratif, rejetant les recours de Mme A... en se basant sur la légalité et la motivation suffisante des décisions administratives. Les arguments présentés par la requérante n’ont pas apporté d’éléments nouveaux capables de changer l'appréciation du préfet, entraînant le rejet de sa demande. Cette décision illustre le cadre rigoureux dans lequel les demandes d'asile et de séjour sont examinées en France, conformément aux exigences législatives en matière de motivation et d'évaluation des situations individuelles.