Résumé de la décision
Dans cette affaire, M.A..., un ressortissant de la République démocratique du Congo, conteste un arrêté du 21 novembre 2017 par lequel le préfet de la Somme a refusé de lui délivrer un titre de séjour et l'a enjoint à quitter le territoire français. M. A... a soutenu que son état de santé nécessitait une protection particulière qui ne pourrait pas être assurée dans son pays d'origine. Cependant, la cour a rejeté sa requête, considérant que les preuves médicales fournies ne démontraient pas des conséquences d'une exceptionnelle gravité en cas de retour, et que l'atteinte à sa vie privée et familiale était proportionnée à l'objectif poursuivi.
Arguments pertinents
1. Conséquences sur la santé : La cour a examiné les certificats médicaux présentés par M. A..., qui indiquent qu'il souffre d'une surdité bilatérale nécessitant un appareillage auditif. Cependant, ces certificats n'évaluent pas la gravité de la situation dans le contexte de son retour en République démocratique du Congo. Ainsi, il a été conclu que le refus de titre de séjour ne méconnaissait pas les dispositions de l'article L. 511-4 du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile, qui empêche une obligation de quitter le territoire en raison de l'état de santé.
> "Les différents certificats médicaux [...] ne sont pas de nature [...] à remettre en cause l'appréciation [...] selon laquelle le défaut de prise en charge de son état de santé ne devrait pas entraîner de conséquences d'une exceptionnelle gravité."
2. Insertion sociale : M. A... a produit des preuves de son insertion dans la société française, mais celles-ci étaient faibles et ne prenaient pas en compte l'absence de liens familiaux ou sociaux significatifs. La cour a considéré que cela n'amenait pas à une atteinte disproportionnée aux droits de M. A..., conformément à l'article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme.
> "Il n'établit pas être isolé en cas de retour dans son pays d'origine."
Interprétations et citations légales
Dans cette décision, plusieurs textes de loi ont été appliqués :
- Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article L. 511-4 : Cet article prévoit que certaines catégories d'étrangers ne peuvent faire l'objet d'une obligation de quitter le territoire, notamment si leur état de santé nécessite une prise en charge médicale dont l'absence entraînerait des conséquences graves. La cour a interprété cet article en notant que les documents médicaux fournis par M. A... ne justifiaient pas une telle prise en charge.
- Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales - Article 8 : Cet article protège le droit au respect de la vie privée et familiale. La cour a apprécié cet aspect en constatant que l'atteinte à la vie privée de M. A... n'était pas disproportionnée au regard des raisons justifiant le refus de titre de séjour.
En résumé, la cour a souligné que les preuves fournies par M. A... ne satisfaisaient pas aux critères stricts établis par la législation sur le séjour des étrangers, et que la décision du préfet restait justifiée au regard des circonstances personnelles de M. A... et de la législation applicable.