Résumé de la décision
La cour a examiné la requête de Mme E... B..., assistante de service social, qui contestait une décision de sanction d'exclusion temporaire de deux jours pour avoir participé à une grève, ainsi que le refus de remboursement de sa rémunération durant cette période. Le tribunal administratif de Lille avait annulé la sanction pour excès de pouvoir, mais Mme B... a demandé le remboursement de son traitement retenu. La cour a rejeté la requête de Mme B..., considérant que durant son exclusion, l'administration avait compétence liée pour suspendre son traitement, et que ses conclusions n’étaient pas fondées.
Arguments pertinents
1. Compétence liée de l'administration : La cour stipule que "l'administration avait compétence liée pour procéder à la suspension de son traitement pendant cette période". Cela implique que l'administration n'avait pas de latitude dans sa décision de retenir la rémunération, celle-ci étant régie par des règles établies en cas d'exclusion.
2. Nature des demandes de Mme B... : La cour souligne que Mme B... ne demandait pas de réparation indemnitaire, mais a formulé des conclusions visant à enjoindre le département du Nord à reverser le montant de sa rémunération sur le fondement que la retenue était sans fondement. Toutefois, la cour a considéré que "ses conclusions à fin d'injonction tendant au versement de son traitement" ne pouvaient être admises.
3. Droit à réparation versus versement de traitement : La cour rappelle qu' "un agent public irrégulièrement évincé a droit, non pas au versement du traitement dont il a été privé, mais à la réparation du préjudice qu'il a effectivement subi". Cela met en lumière la distinction entre un versement automatique et un droit à réparation.
Interprétations et citations légales
1. Loi sur la déontologie et la fonction publique : La décision s'appuie sur des principes dégagés par la loi n° 84-53 du 26 janvier 1984 relative à la fonction publique, qui encadre les droits et devoirs des agents dans l'exercice de leur fonction, en lien avec les actions syndicales.
- Par exemple, l'article L. 123-4 de cette loi dispose que les agents publics lésés par une mesure illégale peuvent demander réparation, mais cela ne leur confère pas un droit automatique à leur rémunération existante lors de sanctions valables.
2. Code de justice administrative : Les conclusions fondées sur le Code de justice administrative renforcent la position de la cour sur le traitement des demandes d'injonction.
- Comme stipulé dans l'Article L. 761-1 du code de justice administrative, les frais non remboursables doivent être pris en compte, mais cette disposition ne peut s'appliquer ici, car Mme B... n'est pas fondée à soutenir que ses conclusions d'injonction soient justifiées compte tenu des circonstances de son exclusion.
En somme, la cour maintient une rigueur sur le respect des normes administratives en matière de sanctions, insistant que les actions syndicales, bien que protégées, comportent des limites en présence de comportements illégaux.