Résumé de la décision
M. A..., un ressortissant sénégalais, a déposé une demande d'asile en France après être entré sur le territoire le 13 novembre 2018. Ses empreintes avaient été relevées en Italie, ce qui a conduit à une demande de transfert aux autorités italiennes. Cependant, le préfet de la Seine-Maritime a requalifié la demande d'asile de M. A... en procédure "normale" et a abrogé l'arrêté de transfert. En conséquence, le tribunal administratif a jugé que les conclusions de M. A... visant à annuler l'arrêté de transfert étaient devenues sans objet. Les demandes d'injonction et de condamnation de l'État à verser des frais ont également été rejetées.
Arguments pertinents
1. Abrogation de l'arrêté de transfert : Le tribunal a constaté que le préfet avait implicitement abrogé l'arrêté ordonnant le transfert de M. A... aux autorités italiennes en requalifiant sa demande d'asile. Cela a conduit à la conclusion que les demandes d'annulation de cet arrêté étaient devenues sans objet. Le tribunal a affirmé : "les conclusions tendant à son annulation présentée par M. A..., sont devenues sans objet."
2. Rejet des injonctions : Étant donné qu'il n'y avait plus lieu de statuer sur l'arrêté de transfert, les demandes d'injonction visant à ordonner au préfet d'enregistrer la demande d'asile et de délivrer une autorisation provisoire de séjour ont été rejetées. Le tribunal a précisé : "Le présent arrêt n'implique aucune mesure d'exécution."
3. Frais de justice : Les demandes de M. A... concernant la prise en charge des frais de justice ont également été rejetées, le tribunal considérant qu'il n'y avait pas lieu de faire droit à ces conclusions dans les circonstances de l'espèce.
Interprétations et citations légales
1. Règlement (UE) n°604/2013 : Ce règlement, qui régit le système d'asile européen, a été appliqué dans le cadre de la demande de M. A... concernant son transfert vers l'Italie. L'article 18, paragraphe 1, stipule que "l'État membre responsable de l'examen d'une demande d'asile est celui qui a délivré un visa ou a permis l'entrée sur son territoire." Cela a été un élément clé dans la décision initiale de transfert.
2. Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile : Les dispositions de ce code ont été prises en compte pour évaluer la légalité de l'arrêté de transfert. L'article L. 731-1, par exemple, précise les conditions dans lesquelles un étranger peut être transféré vers un autre État membre.
3. Code de justice administrative - Article L. 761-1 : Cet article prévoit que l'État peut être condamné à payer une somme à une partie qui a gagné son procès. Cependant, le tribunal a jugé qu'il n'y avait pas lieu de faire droit à cette demande, soulignant que "dans les circonstances de l'espèce", aucune indemnisation n'était justifiée.
En conclusion, la décision du tribunal administratif repose sur l'abrogation de l'arrêté de transfert par le préfet, rendant les demandes de M. A... sans objet et justifiant le rejet des injonctions et des demandes de frais.