Résumé de la décision
La cour administrative d'appel a examiné la requête de M. B..., un ressortissant nigérian, qui contestait l'arrêté du préfet de l'Oise du 27 novembre 2017, fixant le Nigéria comme pays de reconduite à la suite d'une condamnation à quatre ans d'emprisonnement et d'une interdiction définitive du territoire français. M. B... a demandé l'annulation du jugement du tribunal administratif d'Amiens qui avait précédemment rejeté cette demande. La cour a rejeté la requête de M. B... au motif que l'arrêté contesté n'était qu'une exécution de la peine prononcée par le juge pénal et que les conséquences sur la vie privée de M. B... découlaient de cette peine et non de l'arrêté.
Arguments pertinents
1. Non-lieu à statuer : La cour a constaté que le départ de M. B... vers le Nigéria en cours d'instance ne permettait pas de considérer la demande comme dépourvue d'objet. La requête de M. B... était donc toujours recevable.
2. Impact de la peine sur la vie privée : Il a été jugé que les conséquences de l'éloignement sur la vie privée et familiale de M. B... étaient issues de l'interdiction judiciaire définitive du territoire et non de l'arrêté préfectoral. Ainsi, le moyen tiré de la méconnaissance des droits garantis par l'article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme a été écarté.
3. Absence d'influence de la demande de libération conditionnelle : La cour a estimé que la demande de libération conditionnelle déposée par M. B... après l'arrêté était sans effet sur la légalité de la décision contestée par le préfet.
Interprétations et citations légales
1. Article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme : Cet article protège le droit au respect de la vie privée et familiale. La cour a appliqué cet article en soulignant que le caractère définitif de la peine d'interdiction du territoire était la cause de l'impact sur la vie privée de M. B..., écartant ainsi la responsabilité de l'arrêté : "les conséquences d’un éloignement du territoire français... résultent de la peine d'interdiction judiciaire définitive".
2. Code de justice administrative - Article L. 761-1 : Bien que M. B... ait demandé le remboursement de frais à la charge de l'État, la cour a jugé que ses conclusions devaient être rejetées en raison du rejet de sa requête principale, signifiant que la demande d'indemnisation n'était pas justifiée.
3. Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile : La décision d'éloignement prise par le préfet était en conformité avec les dispositions de ce code, qui régit les conditions de séjour et d'éloignement des étrangers en situation irrégulière.
En résumé, la décision a été fondée sur une interprétation stricte des lois et des règlements en vigueur, en affirmant la légalité de l'exécution des sanctions pénales et en repoussant les appels liés à des conséquences sur la vie privée qui découlaient de ces mêmes sanctions.