Résumé de la décision
Dans cette affaire, M. D..., de nationalité congolaise, a contesté un arrêté du préfet de la Somme daté du 4 juillet 2016, qui lui refusait un titre de séjour mention "étudiant" et l'obligeait à quitter le territoire français. Le tribunal administratif d'Amiens a rejeté sa demande d'annulation de cet arrêté par un jugement du 8 novembre 2016. M. D... a interjeté appel de cette décision. Cependant, postérieurement à l'appel, le préfet de la Somme a délivré un titre de séjour mention "vie privée et familiale" à M. D..., rendant sans objet les conclusions d'appel. La cour a donc décidé qu'il n'y avait plus lieu de statuer sur les conclusions de M. D... et a mis à la charge de l'État les frais non compris dans les dépens.
Arguments pertinents
Les principaux éléments sur lesquels la cour s’est fondée pour sa décision sont :
- Effet d'abrogation de la nouvelle décision : La cour a souligné que la délivrance d'un titre de séjour mention "vie privée et familiale" avait abrogé l'arrêté contesté, car cette mesure offrait des conséquences plus favorables pour M. D... que l'obtention d'un titre de séjour mention "étudiant". En effet, ce nouveau titre permet à M. D... d'exercer une activité professionnelle en France, contrairement au titre "étudiant".
Citation pertinente : "cette nouvelle décision a eu pour effet d'abroger l'arrêté du préfet de la Somme du 4 juillet 2016".
- Inexistence de l'objet du litige : La cour a constaté que les conclusions formulées par M. D... en annulation et en injonction étaient devenues sans objet suite à la délivrance du nouveau titre de séjour. La cour a donc estimé approprié de ne plus statuer sur ces demandes.
Interprétations et citations légales
Tout au long de cette affaire, plusieurs textes de loi ont été appliqués et interprétés :
- Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article L. 313-11 : Cet article décrit les motifs d'admission au séjour des étrangers en France. M. D... a contesté le refus d'un titre de séjour mention "étudiant", sans succès, car le nouvel article 313-11 permet l'admission au séjour pour d'autres motifs plus favorables, comme dans le cas de la vie privée et familiale.
- Article 8 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales : Bien que M. D... ait soutenu que la décision du préfet méconnaissait cet article, la cour a établi que son nouveau statut de résident lui fournissait des garanties sur sa vie privée et familiale, rendant cette argumentation obsolète.
En somme, la décision de la cour illustre comment l'évolution de la situation d'un requérant, à travers la délivrance d'un titre de séjour, peut automatiquement rendre caduc un recours préalable à une décision administrative défavorable.