Résumé de la décision
Dans cette affaire, Mme A...B..., ressortissante marocaine, a demandé la délivrance d'une carte de résident après avoir détenu une carte de séjour temporaire pendant plus de cinq ans. Sa demande, rejetée par le préfet de la Savoie pour insuffisance de ressources, a donné lieu à un recours devant le tribunal administratif de Grenoble. Ce dernier a prononcé un non-lieu à statuer sur la demande d'annulation de la décision du préfet, mais a ordonné le versement de 1 000 euros à Mme B... en application de l'article L. 761-1 du code de justice administrative, considérée comme partie gagnante. Le préfet a fait appel de ce jugement uniquement en ce qui concerne cette condamnation financière. La cour a rejeté la requête du préfet, confirmant la décision de première instance.
Arguments pertinents
1. Propriété et PACS : La cour a relevé que Mme B... était propriétaire de son logement depuis le 26 mai 2014 et qu'elle avait conclu un pacte civil de solidarité (PACS) avec son compagnon le 23 décembre 2013. Ces éléments ont été déterminants pour considérer qu'elle disposait de ressources suffisantes, contestation du préfet comprise.
2. Position du préfet : Le préfet de la Savoie a soutenu que son refus de délivrer la carte de résident était légal, compte tenu des éléments de la situation de Mme B... portés à sa connaissance. Toutefois, la cour a statué qu'il n'avait pas réussi à prouver l'insuffisance de ressources de Mme B... au regard des faits constatés.
3. Partie perdante : La cour a conclu, comme les premiers juges, que le préfet devait être considéré comme la partie perdante dans le litige, à juste titre en application de l’article L. 761-1 du code de justice administrative.
Interprétations et citations légales
1. Article L. 761-1 du Code de justice administrative : Ce texte prévoit que « dans les litiges concernant l'application des dispositions régissant le droit d'asile et le séjour des étrangers, la personne qui obtient gain de cause peut obtenir le remboursement des frais exposés dans le cadre du procès », désignant ainsi les parties perdantes ou gagnantes.
2. Évaluation des ressources : La décision insinue une évaluation comparative des ressources. Le tribunal administratif a souligné que la situation personnelle de Mme B..., telle que la propriété de son logement, pouvait lui conférer une sécurité financière suffisante pour justifier la délivrance d'une carte de résident, en l'absence d'autres éléments concluant à son incapacité financière.
3. Efficacité du jugement : La cour a également souligné que dans les circonstances de l’espèce, il n’était pas approprié d'accorder à Mme B... la somme additionnelle qu'elle avait demandée, en précisant que l’instruction déjà effectuée était suffisante pour déterminer la position du préfet.
En résumé, la décision met en lumière l’importance de la prise en compte des éléments de la situation personnelle d'un demandeur dans l'appréciation de sa demande de carte de résident, ainsi que l'application des règles de la partie perdante en matière de frais de justice administrative.