Résumé de la décision
La décision concerne la requête du ministre de l'intérieur contre un jugement du tribunal administratif de Lyon annulant sa décision de déchéance quadriennale de la mise en paiement d'un avantage spécifique d'ancienneté dû à M. A... pour les années 2002 à 2012. La juridiction administrative a enjoint l'administration à procéder au paiement des sommes dues à M. A..., en considérant que l'injonction de payer était opposable malgré la prescription quadriennale invoquée par l'administration. Cette requête a été rejetée en raison de l'autorité de chose jugée de la décision préalable.Arguments pertinents
1. Force de chose jugée : La décision n° 1802330 du 12 octobre 2018 a acquis force de chose jugée car elle a annulé un refus de l'administration de reconnaître l'éligibilité de M. A... à l'avantage spécifique d'ancienneté.- « En aucun cas, la prescription ne peut être invoquée par l'Administration pour s'opposer à l'exécution d'une décision passée en force de chose jugée. » (Loi n° 68-1250 du 31 décembre 1968, Article 7)
2. Juridiction et compétence : L'ordonnance du 12 octobre 2018, en édictant l'injonction, a tranché définitivement le litige relatif à l'éligibilité de M. A... et a établi les conséquences financières à son égard.
- « Cette décision juridictionnelle tranche définitivement le fond du litige sur l'éligibilité de l'agent à l'avantage spécifique d'ancienneté et les conséquences à en tirer... »
3. Droit de l'agent à l'avantage : Le tribunal a confirmé que le paiement de l'arriéré de traitement devait être effectué sans restriction, l'Etat ne pouvant opposer l'exception de prescription à la demande d'exécution de l'injonction.
- « [...] l'Etat s'étant abstenu d'opposer l'exception de prescription à la demande d'injonction en liquidation de la somme à verser. »
Interprétations et citations légales
1. Loi n° 68-1250 du 31 décembre 1968 :- Article 1 : Cet article établit une prescription quadriennale pour les créances de l'Etat, stipulant que « toutes créances qui n'ont pas été payées dans un délai de quatre ans... sont prescrites ».
- Article 7 : Cet article précise que « en aucun cas, la prescription ne peut être invoquée par l'Administration pour s'opposer à l'exécution d'une décision passée en force de chose jugée », ce qui a été central dans la décision.
2. Interprétations sur la décision juridictionnelle :
- La juridiction administrative a souligné que la décision prise en 2018 engageait l'Etat à agir conformément à l’injonction, sans possibilité pour lui de se retrancher derrière la prescription. Cela démontre l'importance de la force obligatoire des décisions judiciaires, qui prime sur les délais de prescription lorsque l'administration n'a pas contesté l’éligibilité ou la mise en paiement.
En conclusion, le rejet de la requête du ministre de l'intérieur repose sur la primauté du respect des décisions judiciaires antérieures à travers l'application des principes d'autorité de chose jugée et des dispositions légales sur l'exécution des créances de l'Etat.