Résumé de la décision
M. E..., un citoyen congolais, conteste un jugement du tribunal administratif de Nîmes du 25 mai 2018 qui a rejeté sa demande d'annulation d'un arrêté préfectoral le contraignant à quitter le territoire français. Cet arrêté a été émis par le préfet des Alpes-Maritimes le 21 mai 2018. M. E... fait appel, arguant que l'arrêté a été pris par une autorité incompétente, qu'il y a eu une erreur manifeste d'appréciation de sa situation personnelle et que sa situation porte atteinte à son droit à une vie privée et familiale, en vertu de l'article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme. La Cour a rejeté la requête, considérant qu'elle était manifestement dépourvue de fondement.
Arguments pertinents
1. Incompétence de l'autorité : La Cour a conclu que l'arrêté attaqué avait été signé par une autorité compétente, le sous-préfet de Grasse, ayant reçu délégation du préfet (Article R. 222-1 du code de justice administrative). Ce moyen a été écarté comme infondé.
2. Erreur manifeste d'appréciation : M. E... n'a pas fourni de preuves suffisantes pour établir sa continuité de séjour en France ni son insertion professionnelle. La Cour a précisé que "le requérant, en situation irrégulière, n'est pas fondé à soutenir que l'arrêté a été pris en méconnaissance du I de l'article L. 511-1 du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile".
3. Atteinte à la vie privée et familiale : La Cour a analysé les circonstances personnelles de M. E..., notant qu’il n'a pas prouvé l'impact des mesures sur ses droits en vertu de l'article 8 de la Convention, étant donné son statut d'individu célibataire sans charge de famille. La décision affirmait que "M. E... n'apporte en appel aucun élément déterminant au soutien de ses prétentions".
Interprétations et citations légales
1. Compétence du signataire : La délégation de signature a été établie conformément à la procédure requise par le Code des relations entre le public et l'administration - Article 222-1, qui permet de rejeter les recours manifestement infondés.
2. Situation irrégulière de M. E... : La Cour a rappelé que l'absence de régularisation de son statut ne pouvait pas justifier sa situation face à l'arrêté, mettant en avant le Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article L. 511-1, qui précise les conditions de séjour.
3. Droit à la vie privée et familiale : En ce qui concerne les droits de M. E... en vertu de l'article 8, la Cour a souligné la nécessité de preuves tangibles pour établir une atteinte disproportionnée. Elle a noté que "les moyens doivent, par suite, être écartés".
La décision de la Cour a été rendue en considération des éléments factuels soumis, de la situation administrative de M. E... et des textes juridiques applicables, conduisant à un rejet de sa demande.