Résumé de la décision
M. B..., de nationalité guinéenne, a demandé à la Cour d'appeler au sursis à exécution d'un jugement du tribunal administratif de Marseille, qui permettrait son transfert en Italie dans le cadre du règlement Dublin. Il a également demandé une autorisation provisoire de séjour en France et une indemnisation. La Cour a jugé que l'exécution du jugement contesté n'entraînerait pas de conséquences difficilement réparables pour le requérant, et a rejeté sa demande.
Arguments pertinents
Les principaux arguments de la décision peuvent être résumés comme suit :
1. Absence de conséquences préjudiciables : La Cour considère que le fait que M. B... soit transféré en Italie ne modifie pas sa situation administrative en France, puisque ce dernier n'a jamais demandé à y séjourner de manière régulière. La décision d'éloignement n'entraînerait donc pas de conséquences difficiles à réparer.
> "M. B...n'établit pas que l'éventuelle exécution forcée de la décision d'éloignement dans l'attente de la décision sur le fond du litige risquerait d'entraîner pour lui des conséquences difficilement réparables."
2. Absence de documents probants : Le requérant n'a fourni aucune preuve officielle établissant que l'Italie ne pourrait pas l'accueillir, ce qui compte dans l'appréciation de son risque en cas de transfert.
> "Qu'il ne produit aucun document officiel de nature à établir que l'Italie ne pourrait pas l'accueillir ou lui refuserait l'accès aux soins médicaux."
3. Rejet des conclusions à fin de sursis : La Cour a explicitement indiqué qu'elle ne considérait pas la nécessité d'examiner la sérieux des moyens d'appel, au vu des conclusions précitées.
> "Sans qu'il soit besoin d'examiner le caractère sérieux des moyens invoqués, M. B...n'est pas fondé à demander qu'il soit sursis à l'exécution."
Interprétations et citations légales
1. Article R. 811-14 du code de justice administrative : Cet article stipule que le recours en appel n’a pas d’effet suspensif, sauf ordre contraire. Ainsi, la situation de M. B... se trouve sous cette règle, renforçant l’idée que les mesures administratives restent effectives jusqu’à une décision finale.
> "Sauf dispositions particulières, le recours en appel n'a pas d'effet suspensif."
2. Article R. 811-17 du code de justice administrative : Cet article pose les conditions dans lesquelles un sursis peut être accordé, spécifiant que l'exécution d'une décision attaquée doit risquer d'entraîner des conséquences difficilement réparables et que les moyens d'appel doivent être sérieux.
> "Le sursis peut être ordonné à la demande du requérant si l'exécution de la décision de première instance attaquée risque d'entraîner des conséquences difficilement réparables et si les moyens énoncés dans la requête paraissent sérieux."
3. Article R. 222-1 du code de justice administrative : Cet article permet aux présidents des formations de jugement de rejeter des conclusions à fin de sursis, ce qui s'applique dans le cas présent pour justifier le refus sans nécessité d'examiner la suffixion des recours formulés par M. B....
> "Les présidents des formations de jugement des cours peuvent (...), par ordonnance, rejeter les conclusions à fin de sursis à exécution d'une décision juridictionnelle frappée d'appel."
Ces articles définissent ainsi les règles de procédure et les conditions dans lesquelles un sursis à exécution peut être accordé, qui ont été rigoureusement appliquées par la Cour dans son analyse de la demande de M. B....