Résumé de la décision
M. B..., ressortissant guinéen, a demandé à la Cour d'ordonner le sursis à l'exécution d'un jugement du tribunal administratif de Marseille qui autorisait son éloignement vers l'Italie. Il a également requis une autorisation provisoire de séjour et la condamnation de l'État à verser des frais de justice. Sa demande de sursis a été rejetée parce qu'il n'a pas établi de conséquences difficilement réparables liées à son éloignement, ni démontré qu'il bénéficierait d'un examen conforme aux droits d'asile en Italie. La requête a donc été intégralement rejetée.
Arguments pertinents
Le rejet de la demande de sursis est fondé sur plusieurs points clés :
1. Absence d'attaches en France : M. B... n'a pas prouvé qu'il avait des liens significatifs avec la France, ce qui limite l'argument selon lequel son éloignement entraînerait des conséquences graves.
2. Examen de la demande d'asile en Italie : M. B... n'a pas prouvé qu'il serait désavantagé en matière de statut d'asile en Italie, ce qui affaiblit l'argument selon lequel le retour en Italie serait problématique. La Cour a mentionné : "l'intéressé... ne justifie pas avoir d'attache en France" et "n'établit pas qu'il ne bénéficierait pas en Italie d'un examen de sa demande d'asile dans des conditions conformes aux garanties exigées par le respect du droit d'asile".
3. Conséquences de l'éloignement : La Cour a conclu que "l'éventuelle exécution forcée de la mesure d'éloignement... ne peut... être regardée comme risquant d'entraîner pour lui des conséquences difficilement réparables".
Interprétations et citations légales
La décision s'appuie sur plusieurs dispositions du code de justice administrative, notamment :
- Code de justice administrative - Article R. 811-14 stipule que « le recours en appel n'a pas d'effet suspensif sauf dispositions particulières ». Cela souligne que le principe est qu'un appel ne suspend pas automatiquement l'exécution de la décision attaquée.
- Code de justice administrative - Article R. 811-17 : Cet article précise que le sursis peut être accordé si l'exécution de la décision risque d'entraîner des conséquences difficilement réparables et si les moyens de la requête paraissent sérieux. La Cour a considéré que M. B... "n'est pas fondé à demander qu'il soit sursis à l'exécution du jugement du magistrat désigné".
- Code de justice administrative - Article R. 222-1 : Cette disposition permet de rejeter une demande de sursis par ordonnance, ce qui a été appliqué dans ce cas. En vertu de cet article, il a été dit que "sans qu'il soit besoin d'examiner le caractère sérieux des moyens invoqués, M. B... n'est pas fondé à demander ... le sursis".
En résumé, la décision met en avant les exigences strictes pour obtenir un sursis à l'exécution d'une décision administrative, insistant sur la nécessité d'étayer les assertions de manière précise et convaincante. M. B... n'ayant pas rempli ces conditions, la requête a été rejetée dans son intégralité.