Résumé de la décision
M. C... a introduit une requête devant la Cour le 11 mai 2018, demandant l'annulation d'une ordonnance rendue le 25 avril 2018 par le juge des référés du tribunal administratif de Toulon. Cette ordonnance rejetait sa demande de condamnation de l'État à lui verser une somme de 2 836,83 euros. Le juge a fondé son rejet sur le caractère manifestement irrecevable de la demande, en raison de la non-saisie préalable de l'administration compétente. La Cour a confirmé cette décision en considérant que M. C... n'avait pas respecté les exigences règlementaires en matière de liaison préalable du contentieux indemnitaire.
Arguments pertinents
1. Non-respect de l'obligation de liaison préalable : M. C... n'a pas saisi la garde des sceaux, ministre de la justice, d'une demande indemnitaire préalable, condition nécessaire pour toute saisine du juge administratif. L'article R. 421-1 du code de justice administrative stipule que la requête tendant au paiement d'une somme d'argent n'est recevable qu'après l'intervention d'une décision administrative préalable.
2. Inapplicabilité de la disposition d'exception : Bien que l'article R. 541-1 du code de justice administrative permettent au juge des référés d'accorder une provision en l'absence d'une demande au fond, l'article R. 421-1 impose une obligation de liaison préalable qui doit être respectée. En l'absence de cette liaison, le juge des référés ne peut pas être saisi directement.
3. Rejet de la demande comme manifestement irrecevable : Le juge a considéré que la demande de M. C... était manifestement irrecevable et a donc rejeté la requête en application de l'article R. 222-1 4° du code de justice administrative, ce qui a semblé approprié au regard des circonstances de l'affaire.
Interprétations et citations légales
La décision s’appuie sur plusieurs articles du code de justice administrative, notamment :
- Code de justice administrative - Article R. 541-1 : « Le juge des référés peut, même en l'absence d'une demande au fond, accorder une provision au créancier qui l'a saisi lorsque l'existence de l'obligation n'est pas sérieusement contestable... », précisant que la compétence du juge des référés est limitée par la reconnaissance d'une obligation préalable manifeste.
- Code de justice administrative - Article R. 421-1 : Ce texte impose que toute requête visant au paiement d'une somme d'argent soit précédée d'une décision de l'administration. Ce cadre légal vise à établir une procédure de liaison préalable qui est cruciale pour la recevabilité de la demande.
- Code de justice administrative - Article R. 222-1 : Ce texte énonce que le président peut rejeter les requêtes manifestement irrecevables, ce qui a été appliqué dans cet arrêt. Le juge se prononce sur la défectuosité de la procédure sans avoir à relever l'irrégularité au fond.
Ainsi, la décision se fonde principalement sur l'interprétation de ces textes légaux qui imposent un formalisme dans la saisie des demandes d'indemnisation, inscrivant la décision dans un cadre juridique strict.