Résumé de la décision
Mme D... a fait appel d’un jugement du tribunal administratif de Marseille qui a rejeté sa demande d'annulation d'un arrêté préfectoral refusant le renouvellement de son titre de séjour et lui enjoignant de quitter le territoire français. La Cour a confirmé ce jugement, estimant que le préfet avait agi conformément à la loi et que le refus de titre de séjour ne méconnaissait ni l'accord franco-algérien ni la Convention européenne des droits de l'homme. La requête a donc été rejetée, ainsi que les demandes de frais liés au litige.
Arguments pertinents
1. Sur la question de la santé et de l'accord franco-algérien : La Cour a souligné que, selon l’article 6 de l’accord franco-algérien, un ressortissant algérien résidant habituellement en France peut se voir délivrer un certificat de résidence pour des raisons de santé, à condition qu'un traitement approprié ne soit pas disponible dans son pays d'origine. La Cour a noté que l'avis médical de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII) concluait que Mme D... pouvait voyager sans risque et accéder à un traitement adéquat en Algérie, ce qui a conduit à rejeter son argument.
> Citation clé : "Il appartient à l'autorité administrative [...] d'apprécier si l'intéressé peut ou non bénéficier effectivement d'un traitement approprié dans son pays d'origine."
2. Sur la méconnaissance de l’article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme : Les arguments de Mme D... n'ont pas démontré de violation de son droit au respect de sa vie privée et familiale, et la Cour a confirmé les conclusions du tribunal administratif qui avaient écarté ces moyens.
> Citation clé : "Les moyens tirés de la méconnaissance des stipulations de l'article 8 [...] doivent être écartés."
3. Sur le pouvoir de régularisation du préfet : La Cour a également maintenu que le préfet n'était pas dans l'obligation d'exercer un pouvoir de régularisation dans le cas présent, rejoignant ainsi les conclusions du tribunal administratif.
Interprétations et citations légales
1. Accord franco-algérien - Article 6 : Cet article précise les conditions de délivrance d'un certificat de résidence, notamment pour des raisons médicales. La Cour a interprété cet article comme requérant non seulement l'établissement d'une pathologie grave, mais également la démonstration que l’intéressé ne peut effectivement bénéficier d'un traitement dans son pays d'origine.
> Extrait : "Le certificat de résidence d'un an portant la mention 'vie privée et familiale' est délivré de plein droit : [...] au ressortissant algérien [...] dont l'état de santé nécessite une prise en charge médicale."
2. Convention européenne des droits de l'homme - Article 8 : Ce texte protège le droit au respect de la vie privée et familiale. La Cour a veillé à ce que toute limitation de ce droit soit justifiée et proportionnée. Dans le cas de Mme D..., les circonstances particulières de son dossier n'ont pas montré de violation.
> Extrait : "Toute personne a droit au respect de sa vie privée et familiale."
3. Code de justice administrative - Article L. 761-1 : La demande de frais liée à l'instance a été rejetée car l'État n'était pas considéré comme perdant dans cette affaire. Cela reflète le principe selon lequel les frais sont à la charge de la partie perdante.
> Extrait : "Les frais exposés par une partie ne peuvent être remboursés que si cette partie a gagné son procès."
En somme, la décision s'appuie sur une analyse détaillée de la santé de Mme D..., des possibilités de traitement dans son pays d'origine, ainsi que des droits associés à sa situation, sans constater d'irrégularités dans le rejet de son titre de séjour.