Résumé de la décision
Dans l'affaire enregistrée sous le n° 20MA04405, Mme B... C... conteste un jugement rendu par le tribunal administratif de Marseille le 28 septembre 2020, qui a rejeté sa demande d'indemnisation pour le préjudice moral causé par un signalement de suspicion de maltraitance concernant son enfant effectué par l'Assistance publique-Hôpitaux de Marseille (AP-HM). Mme C... demande l'annulation du jugement, la condamnation de l'AP-HM à lui verser une indemnité de 30 000 euros, ainsi qu'une somme de 3 000 euros au titre des frais du litige. La cour a rejeté sa requête, considérant qu'il n'existait pas de faute de la part de l'AP-HM.
Arguments pertinents
La cour a structuré son analyse autour des éléments suivants :
1. Absence de preuve de maltraitance : Les certificats médicaux produits ne permettent pas de confirmer la nature des troubles présentés par l'enfant ni d'établir un lien avec une maltraitance parentale. La cour note que "ni ces certificats, ni aucun autre élément produit tant en première instance qu'en appel, ne permettent de considérer" que l'équipe soignante a commis une faute.
2. Respect des obligations de signalement :
- L'AP-HM a procédé à un signalement des informations préoccupantes en raison de l'aspect des traces suspectes sur l'enfant, qui évoquaient des ecchymoses d'origine traumatique. La cour souligne que cette décision était justifiée, car elle a permis de sécuriser la santé de l'enfant en procédant à des examens approfondis.
3. Dépôt de la requête : La requête est considérée manifestement dépourvue de fondement, entraînant son rejet conformément aux dispositions de l'article R. 222-1 du code de justice administrative.
Interprétations et citations légales
La décision repose sur plusieurs fondements légaux extraits du code de justice administrative :
- Code de justice administrative - Article R. 222-1 : Cette disposition permet de rejeter des requêtes jugées manifestement dépourvues de fondement. La cour a utilisé cet article pour justifier le rejet de la requête de Mme C..., considérant que les arguments présentés ne reposent sur aucune preuve concluante d'une faute de l'AP-HM.
La cour s'appuie également sur les éléments des certificats médicaux qui attestent de l'absence de lien de maltraitance, mais qui ne fournissent pas de diagnostic clair. Cela traduit une interprétation restrictive des obligations de preuve incombant à la requérante, précisant que "les certificats établis... ne posent aucun diagnostic précis de ces troubles, mais se bornent à émettre des hypothèses".
Conclusion
En conclusion, la cour a décidé que l'AP-HM n'avait pas engagé sa responsabilité en raison de l'absence de preuves suffisantes d'erreurs médicales ou de malpratiques dans le cadre du signalement de maltraitance. Ainsi, la requête de Mme C... a été rejetée, confirmant que le respect des protocoles médicaux dans des situations suspectes de maltraitance est essentiel pour la protection des mineurs.