Résumé de la décision
Mme A... C..., de nationalité marocaine, a interjeté appel d'un jugement du tribunal administratif de Montpellier qui avait rejeté sa demande d'annulation d'un arrêté préfectoral. Cet arrêté, en date du 24 février 2020, refusait de lui délivrer un titre de séjour et ordonnait son expulsion du territoire français. La Cour a confirmé le rejet du jugement, considérant que la décision préfectorale ne souffrait d'aucune illégalité et était suffisamment motivée. En conséquence, la requête d'appel de Mme A... C... a été déclarée manifestement dépourvue de fondement.
Arguments pertinents
Les arguments principaux de la décision reposent sur plusieurs axes juridiques :
1. Motivation du jugement : Le tribunal a jugé que le premier jugement répondait « par une motivation suffisante » aux limites posées par la Convention européenne. Il a spécifiquement noté que les relations de Mme A... C... avec sa fille ne suffisent pas à prouver l'établissement effectif de ses intérêts en France. Cela montre une évaluation des faits soumise au contrôle de la Cour.
2. Décision de refus de titre de séjour : La décision du préfet était développée, indiquant une compréhension complète des circonstances de la requérante, notamment sa santé. La Cour a souligné que l'article L. 313-11 du Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile n'était pas applicable puisque la requérante pouvait bénéficier d'un traitement approprié dans son pays d'origine.
Citations : « Mme A... C... ne peut prétendre à la délivrance d'un titre de séjour sur le fondement du 11° de l'article L. 313-11 du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile, dès lors qu'elle peut bénéficier d'un traitement approprié… »
3. Obligation de quitter le territoire : La décision d’obligation de quitter le territoire a été jugée légale puisque le refus de titre de séjour, qui en était la cause, ne présentait pas d'anomalie légale.
4. Article 8 de la Convention européenne : La Cour a considéré que la décision d'expulsion ne méconnaissait pas les droits de Mme A... C... établis par l'article 8 de la Convention européenne, renforçant la validité des conclusions du tribunal administratif.
Interprétations et citations légales
La décision s'appuie sur plusieurs interprétations juridiques clés :
- Code des relations entre le public et l'administration - Article L. 211-5 : Cet article impose que les décisions administratives doivent comporter des considérations de droit et de fait justifiant leur prise, ce qui a été respecté dans le cas présent. La Cour a confirmé que l'arrêté préfectoral comportait les justifications nécessaires.
- Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article L. 313-11 (11°) : Cet article concerne les conditions dans lesquelles un étranger peut obtenir un titre de séjour en France pour des raisons de santé. La décision a établi que, malgré l'état de santé de Mme A... C..., les services de santé étaient accessibles dans son pays d'origine, avec la mention que « la circonstance que la décision préfectorale… ne mentionne pas que l'intéressée est éligible au système de sécurité sociale au Maroc est sans incidence sur la régularité formelle de sa motivation ».
- Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales - Article 8 : Cet article protège le droit au respect de la vie privée et familiale. La Cour a interprété que la relation de Mme A... C... avec sa fille en France, bien que significative, ne suffisait pas à établir son centre d'intérêts en France.
Ces éléments montrent que la décision de la Cour s'inscrit dans une démarche rigoureuse d'analyse des faits juridiques, en vérifiant la conformité des décisions administratives avec les normes de droit applicables.