Résumé de la décision
Madame B... a contesté une décision du préfet de la Corse-du-Sud lui refusant un titre de séjour et l'obligeant à quitter le territoire français, en invoquant divers moyens juridiques, notamment des violations de la législation sur l'entrée et le séjour des étrangers, ainsi que des conventions internationales relatives aux droits de l'homme. Le tribunal administratif de Bastia a rejeté sa demande, estimant que les arguments de Mme B... n'étaient pas fondés. En appel, la Cour a confirmé cette décision, rejetant la requête de Mme B..., y compris sa demande de remboursement des frais de justice.
Arguments pertinents
1. Inexactitude des applications légales : Mme B... a soutenu que le préfet avait appliqué de manière incorrecte le 6° de l'article L. 313-11 du code de l'entrée et du séjour des étrangers, qui valide le droit au séjour pour un parent d'enfants Français, à condition qu'il prouve sa contribution à leur entretien. La Cour a constaté que Mme B... n'apportait aucune preuve de sa contribution à l'éducation de sa fille et qu'elle avait rompu leurs liens affectifs.
> Citation pertinente : "Mme B..., qui est en situation d'isolement sur le territoire national, dépourvue d'attaches familiales depuis son divorce, n'apporte aucune preuve d'une démarche visant à reconstruire leurs liens."
2. Dispositions sur la vie privée et familiale : La Cour a aussi rejeté les arguments basés sur le 7° de l'article L. 313-11, ainsi que les articles 8 et 14 de la convention de sauvegarde des droits de l'homme, arguant que l'éloignement ne violate pas le droit à la vie familiale dans ce cas spécifique.
> Citation pertinente : "Il résulte de tout ce qui précède que Mme B... n'est pas fondée à soutenir que c'est à tort que, par leur jugement attaqué, les premiers juges ont rejeté sa demande tendant à l'annulation de l'arrêté préfectoral."
3. Le traitement inhumain et dégradant : Mme B... prétend que son éloignement vers son pays d'origine constituerait un traitement inhumain. La Cour a rejeté cet argument, notant qu'elle restait libre de solliciter un visa pour rendre visite à sa fille.
> Citation pertinente : "Son éloignement vers son pays d'origine ne fait pas obstacle à ce qu'elle sollicite la délivrance d'un visa afin de lui rendre visite."
Interprétations et citations légales
1. Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article L. 313-11 : Cet article précise les conditions de séjour pour les étrangers parents d'enfants français. La Cour a estimé que malgré le lien de filiation, Mme B... n'avait pas démontré sa contribution à l'entretien de sa fille, critère fondamental pour valider sa demande.
> Passage pertinent : "La carte de séjour temporaire portant la mention 'vie privée et familiale' est délivrée de plein droit : / (...) 6° A l'étranger ne vivant pas en état de polygamie, qui est père ou mère d'un enfant français mineur résidant en France, à la condition qu'il établisse contribuer effectivement à l'entretien et à l'éducation de l'enfant..."
2. Convention de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales - Article 8 : Ce dernier protège le droit au respect de la vie privée et familiale. La Cour a considéré que, dans le contexte de l'affaire, l'éloignement ne constituait pas une violation de cet article.
> Passage pertinent : "Toute personne a droit au respect de sa vie privée et familiale, de son domicile et de sa correspondance."
3. Convention de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales - Article 14 : Cet article interdit la discrimination. Les arguments de Mme B... basés sur cette convention ont également été écartés, la Cour jugeant qu'aucune discrimination fondée sur les ressources n'était démontrée dans cette affaire.
> Passage pertinent : "Le droit à la jouissance des droits et libertés reconnus par la présente convention doit être garanti sans discrimination d'aucune sorte..."
En conclusion, la décision de la Cour a confirmé que Mme B... ne remplissait pas les conditions requises pour obtenir un titre de séjour, et que ses arguments juridiques n'étaient pas suffisants pour annuler la décision du préfet.