Résumé de la décision
La Cour administrative d'appel a examiné la requête de Mme A..., qui contestait un jugement du tribunal administratif de Bastia ayant rejeté ses demandes contre un titre exécutoire émis par l'ODARC. Ce titre, daté du 7 décembre 2017, imposait à Mme A... le reversement de 36 000 euros d'aide financière liée à un programme de développement rural. La Cour a confirmé le jugement initial, considérant que Mme A... n'avait pas respecté les engagements stipulés dans la convention signée avec l'ODARC. En conséquence, la requête a été rejetée, et Mme A... a été condamnée à verser 2 000 euros à l'ODARC en vertu de l'article L. 761-1 du code de justice administrative.
Arguments pertinents
1. Non-respect des engagements : La Cour a souligné que Mme A... n'a pas tenu les engagements inscrits dans sa convention avec l'ODARC. En effet, le rapport de contrôle a révélé que "moins de 75% des investissements prévus au PDE ont été réalisés et l'effectif reproducteur du cheptel est inférieur à 75 % de l'effectif prévu", ce qui constitue un manquement aux obligations contractuelles.
2. Absence d’éléments contraires : La Cour a également noté qu'une simple déclaration d'une activité d'élevage par un ingénieur conseil ne suffisait pas à contredire les conclusions du rapport de contrôle, ce qui limite la portée des arguments de Mme A... concernant ses difficultés économiques.
3. Rejet de la fin de non-recevoir : Bien que l'ODARC ait soulevé une fin de non-recevoir en raison de l'irrecevabilité de la requête à cause de l'absence d'exposé de moyens, la Cour a décidé de ne pas statuer sur ce point, se concentrant plutôt sur le fond de l'affaire.
Interprétations et citations légales
- Respect des réglementations : La décision s'appuie sur les obligations contractuelles définies dans l'article 11 de la convention du 19 janvier 2010, stipulant que le bénéficiaire "s'engage à respecter (...) les réglementations communautaires et nationales relatives à la mise en œuvre du programme de développement rural".
- Conditions de reversement de l'aide : L'article 12 de cette même convention précise que l'ODARC peut demander le reversement des sommes versées "en cas de non-respect des obligations règlementaires". Cela signifie qu'un manquement aux engagements peut justifier des demandes de remboursement.
- Article L. 761-1 du code de justice administrative : Cet article permet à la Cour d'accorder des condamnations à frais de justice. Dans ce cas, Mme A... a été condamnée à verser 2 000 euros à l'ODARC, illustrant l'application de cette disposition pour couvrir les frais engagés par la partie perdante.
Cette décision met en évidence l'importance du respect des engagements contractuels dans le cadre des aides publiques, ainsi que la rigueur avec laquelle les autorités administratives peuvent procéder au recouvrement des sommes dues lorsque les conditions établies ne sont pas respectées.