Résumé de la décision
M. D..., ressortissant turc, a interjeté appel d'un jugement du tribunal administratif de Toulon qui avait rejeté sa demande d'annulation d'un arrêté du préfet du Var lui refusant un titre de séjour. M. D... faisait valoir son mariage avec une ressortissante turque résidant légalement en France, ainsi que des difficultés de retour en Turquie en raison de la situation politique. Toutefois, la cour a confirmé le rejet de sa demande, stipulant notamment qu'il ne pouvait pas bénéficier des dispositions relatives à la carte de séjour temporaire et que ses arguments ne justifiaient pas l'annulation de l'arrêté préfectoral.
Arguments pertinents
1. Absence de droits de séjour : La cour souligne que M. D... entre dans la catégorie des étrangers pouvant bénéficier du regroupement familial, ce qui lui confère des droits en vertu du Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile. Cependant, il ne peut pas se prévaloir d'une méconnaissance spécifique des articles de loi concernant les cartes de séjour, étant donné sa situation.
> "M. D... ne peut utilement se prévaloir de la méconnaissance du 7° de l'article L. 313-11."
2. Considérations humanitaires et exceptionnelles : La cour précise que bien que M. D... ait demandé un titre de séjour pour des raisons humanitaires, la brièveté de son union et le refus d'asile qu'il avait précédemment subi ne justifient pas une annulation de l'arrêté préfectoral.
> "La seule circonstance que son épouse est en situation régulière ne suffit pas [...] pour considérer que le refus de séjour méconnaîtrait les dispositions de l'article L. 313-14."
3. Situation politique en Turquie : La cour estime que la situation en Turquie, bien qu'évocatrice de préoccupations, n'est pas suffisante pour justifier un retour en arrière sur la décision du préfet, portant ainsi à une conclusion défavorable pour le requérant.
> "La situation politique en Turquie, invoquée par le requérant, ne permet pas d'envisager l'arrêté du préfet du Var comme entaché d'erreur manifeste d'appréciation."
Interprétations et citations légales
1. Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article L. 313-11 : Cet article établit que la carte de séjour temporaire mentionnant "vie privée et familiale" peut être délivrée sauf si la présence de l'étranger constitue une menace pour l'ordre public. Il est précisé que des critères tels que l'intensité et la stabilité des liens familiaux doivent être considérés.
2. Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article L. 313-14 : Cet article permet la délivrance d'une carte de séjour pour des raisons humanitaires, soulignant que la présence de l'étranger ne doit pas constituer une menace pour l'ordre public et que des motifs exceptionnels peuvent justifier une admission au séjour.
En conclusion, la décision de la cour met en lumière l'importance des critères définis par la législation en matière de séjour des étrangers et illustre comment la brièveté des liens familiaux, ainsi que des refus d'asile antérieurs, peuvent affecter les demandes de titre de séjour. Le droit d'un étranger à la vie familiale doit être mis en balance avec les considérations de l'ordre public et l'intensité des liens établis en France.