Résumé de la décision
Mme B... A..., ressortissante marocaine, a contesté un arrêté du préfet des Hautes-Alpes du 1er décembre 2015, lui refusant un titre de séjour et l'obligeant à quitter la France. Après avoir annulé une partie de l'arrêté concernant le délai de départ, le tribunal administratif de Marseille a rejeté les autres demandes de Mme A.... Elle a donc fait appel de cette décision. Dans son arrêt du 19 avril 2018, la Cour a confirmé la décision du tribunal administratif, considérant que le préfet n'avait pas porté une atteinte disproportionnée à sa vie privée et familiale, en raison de sa situation personnelle et familiale au Maroc.
Arguments pertinents
1. Respect de la vie privée et familiale : La Cour a estimé que l'arrêté préfectoral n'a pas enfreint l'article 8 de la convention européenne des droits de l'homme, car Mme A... avait un lien familial au Maroc. Elle n’est pas isolée dans ce pays, où résident toujours ses parents et plusieurs frères.
2. Absence de motifs exceptionnels : La scolarité réussie de Mme A... et la maladie de son père n'ont pas suffi à constituer des circonstances extraordinaires justifiant son admission exceptionnelle au séjour, selon l'article L. 313-14 du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile.
3. Erreur manifeste d'appréciation : La Cour a jugé que la décision du préfet n'était pas entachée d'une erreur manifeste d'appréciation, se basant sur l'évaluation des conséquences de la mesure sur la requérante.
Interprétations et citations légales
1. Article L. 313-11 7° du Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile : Cet article prévoit que le droit au séjour peut être accordé dans des circonstances exceptionnelles, mais la Cour a noté que le contexte familial de Mme A... ne justifiait pas une telle exception.
> "le préfet n'a pas méconnu ni le 7° de l'article L. 313-11 [...] ni les stipulations de l'article 8 de la convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme."
2. Article L. 313-14 du même Code : Cet article énumère les conditions dans lesquelles une admission exceptionnelle au séjour peut être accordée. La Cour a jugé que les circonstances présentées n'étaient pas suffisantes pour justifier une dérogation.
> "ni la scolarisation réussie en France de Mme A... ni la maladie invalidante de son père ne peuvent être regardées comme des motifs exceptionnels..."
3. Article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme : Ce texte protège le droit au respect de la vie privée et familiale. La Cour a conclut que la mesure prise n’était pas disproportionnée par rapport à ces droits.
> "l'arrêté du préfet [...] n'a pas porté une atteinte disproportionnée à son droit au respect de sa vie privée et familiale."
Conclusion
La décision de la Cour administrative d'appel de Marseille confirme le rejet des demandes de Mme A..., consolidant ainsi l'interprétation restrictive des conditions d'admission au séjour pour les étrangers en situation mise. La Cour insiste sur la nécessité de justifier des circonstances exceptionnelles pour déroger aux règles générales.