Résumé de la décision
La société Limit Design Ltd, de droit britannique, a contesté un jugement du tribunal administratif de Nice rejetant sa demande de décharge de rappels de taxe sur la valeur ajoutée (TVA) et de taxe sur les véhicules de sociétés pour les années 2007 et 2008, ainsi que des pénalités connexes. Elle soutenait que la proposition de rectification adressée par l'administration fiscale à son représentant en France était irrégulière, arguant que la société avait été dissoute et liquidée avant l'envoi de cette proposition. La Cour a rejeté la requête, confirmant que la dissolution de la société, non publiée en France, n'était pas opposable à l'administration fiscale et que la procédure d'imposition était conforme.
Arguments pertinents
1. Régularité de la procédure d'imposition : La Cour a jugé que l'administration fiscale pouvait légitimement adresser la proposition de rectification à M. B..., le représentant en France de la société, car la dissolution de la société n'avait pas été publiée en France et n'était donc pas opposable.
- "la dissolution de la société Limit Design Ltd [...] n'était pas opposable à l'administration fiscale."
2. Effet de la radiation du registre du commerce : La radiation de l'établissement de la société n'a pas eu pour effet de mettre fin au mandat de représentation de M. B..., permettant ainsi à l'administration de poursuivre la procédure d'imposition.
- "la circonstance que l'établissement a été radié d'office [...] ne saurait avoir eu pour effet de mettre fin au mandat de représentation de M. B..."
3. Rejet des demandes de décharge : La Cour a conclu que l'ensemble des impositions et des pénalités étaient valides et que les arguments de la société n’étaient pas fondés.
- "la société Limit Design Ltd n'est pas fondée à soutenir que c'est à tort que [...] le tribunal administratif de Nice a rejeté les conclusions de sa demande."
Interprétations et citations légales
1. Article L. 57 du livre des procédures fiscales : Ce texte impose à l'administration fiscale de communiquer au contribuable les éléments justifiant la taxation.
- "L'administration adresse au contribuable une proposition de rectification qui doit être motivée de manière à lui permettre de formuler ses observations..." (Livre des procédures fiscales - Article L. 57).
2. Article L. 76 du livre des procédures fiscales : Il stipule que les éléments servant au calcul des impositions d'office doivent être portés à la connaissance du contribuable au moins 30 jours avant la mise en recouvrement.
- "Les bases ou éléments servant au calcul des impositions d'office et leurs modalités de détermination sont portées à la connaissance du contribuable trente jours au moins avant la mise en recouvrement des impositions..." (Livre des procédures fiscales - Article L. 76).
3. Article 1844-8 du Code civil : La publication de la dissolution d'une société est essentielle pour informer les tiers, ce qui implique que l'absence de cette publication a des conséquences sur la reconnaissance légale de la dissolution.
- "la société était soumise à la règle relative à la publication de la dissolution prévue par l'article 1844-8 du code civil."
En résumé, la décision souligne l'importance de la régularité des procédures fiscales et des obligations de publication des entreprises, en précisant que l'administration fiscale peut continuer à imposer une société tant que sa dissolution n'est pas opposée en raison de l'absence de publication.