Résumé de la décision
Dans cette affaire, l'université de Toulon a contesté un jugement du tribunal administratif de Toulon qui avait annulé une délibération du 18 février 2014, par laquelle l'université avait supprimé les postes de "responsable technique et scientifique" de la liste des emplois ouvrant droit à la nouvelle bonification indiciaire (NBI). Le tribunal a jugé que l'université n'avait pas la compétence pour supprimer ces postes, car seule l’autorité réglementaire peut le faire. La cour a confirmé la décision du tribunal, rejetant la requête de l'université et lui ordonnant de verser 1 000 euros à M. B... pour couvrir ses frais de justice.
Arguments pertinents
1. Compétence du Conseil d'administration : Le tribunal a essentiellement statué que "le conseil d'administration de l'université de Toulon n'était pas compétent pour supprimer par une décision réglementaire les postes de 'responsable technique et scientifique'". Cette argumentation se base sur l'inopérabilité de l'université à changer des règles relatives à des fonctions spécifiées par un texte réglementaire.
2. Inadéquation de l'argumentation sur les fonctions de M. B... : L'université a soutenu que M. B... n'occupait pas une fonction de "responsable scientifique ou technique", mais la cour a rejeté ce moyen, affirmant qu'il ne pouvait pas contredire le motif principal invoqué par le tribunal pour l'annulation.
Interprétations et citations légales
1. Pouvoir du règlement : L'article 27 de la loi n° 91-73 du 18 janvier 1991 stipule que "La nouvelle bonification indiciaire des fonctionnaires (...) est attribuée pour certains emplois comportant une responsabilité ou une technicité particulières dans des conditions fixées par décret". Cela établit clairement que l'attribution ou la suppression de la NBI doit être fondée sur des textes ayant valeur réglementaire, ce qui confère au pouvoir réglementaire un rôle prépondérant.
2. Décret du 8 décembre 1994 : L'article 1er de ce décret précise que "Une nouvelle bonification indiciaire (...) peut être versée mensuellement, dans la limite des crédits disponibles, aux fonctionnaires du ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche exerçant une des fonctions figurant en annexe". Cette clause renforce l'idée que le choix de ces emplois doit suivre une régulation établie et approuvée, et souligne l'impossibilité pour un conseil d'administration d'édicter des réglementations sur ces fonctions.
3. Article L. 761-1 du code de justice administrative : Celui-ci dispose que "Les frais exposés par les parties sont à la charge de la partie perdante". Dans ce cas, l'université de Toulon étant la partie perdante, elle doit indemniser M. B... pour ses frais de justice, ce qui illustre le principe de justice réparatrice au sein des procédures administratives.
Conclusion
La décision de la cour montre un respect rigoureux de la hiérarchie des normes en matière de gestion des ressources humaines dans la fonction publique, soulignant que les choix relatifs aux fonctions éligibles à la NBI ne peuvent pas être arbitrairement modifiés par des instances infra-réglementaires. Les acteurs de l'université, comme tout autre établissement public, doivent respecter strictement les règles établies par le pouvoir réglementaire, créant ainsi un cadre légal protecteur pour les employés de l'enseignement supérieur.