Résumé de la décision
Dans l'affaire enregistrée sous le n° 18NC02513, Mme D... A... B..., de nationalité marocaine, a contesté devant la cour l'arrêté du préfet de Meurthe-et-Moselle du 7 septembre 2017, qui refusait de lui délivrer un titre de séjour portant la mention "vie privée et familiale" et imposait une obligation de quitter le territoire français. La cour a rejeté sa requête, confirmant que le préfet n'avait pas méconnu ses obligations légales. Le tribunal a également décidé de ne pas faire droit aux demandes de Mme A... B... concernant les frais d'avocat, arguant que l'État n'était pas la partie perdante de l'instance.
Arguments pertinents
1. Légitimité du refus de séjour : La cour a souligné que le refus de délivrer un titre de séjour ne portait pas à Mme A... B... une atteinte disproportionnée à son droit au respect de sa vie privée et familiale. Cela repose sur l'absence de liens personnels ou familiaux en France d'une nature telle qu'une interdiction de séjour soit injustifiée.
> "Mme A... B..., célibataire et sans enfant, n'établit pas l'existence de liens personnels ou familiaux en France d'une ancienneté et d'une stabilité telles que le refus de séjour litigieux porterait à son droit au respect de sa vie privée et familiale une atteinte disproportionnée."
2. Évaluation de l'attachement familial : La cour a noté que, bien qu'elle ait commencé sa scolarisation en France, Mme A... B... avait des attaches familiales dans son pays d'origine qui n’étaient pas négligeables.
> "Il ne ressort pas des pièces du dossier qu'elle serait dépourvue de toute attache familiale dans son pays d'origine."
Interprétations et citations légales
1. Application de l'article L. 313-11 du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile : Cet article précise les conditions d'octroi d'une carte de séjour portant la mention "vie privée et familiale". La cour a mis en avant que la présence de l'étranger en France doit justifier d'un droit au séjour au regard de ses liens personnels ou familiaux.
> "Sauf si sa présence constitue une menace pour l'ordre public, la carte de séjour temporaire portant la mention 'vie privée et familiale' est délivrée de plein droit..."
2. Évaluation de l'insertion dans la société française : La légitimité du refus de séjour repose sur une évaluation pour chaque cas, considérant l'insertion de l'étranger dans la société française et ses connaissances des valeurs de la République.
> "L'insertion de l'étranger dans la société française est évaluée en tenant compte notamment de sa connaissance des valeurs de la République..."
3. Conséquences sur les frais d'instance : En vertu de l'article L. 761-1 du code de justice administrative, la cour a mentionné que les frais d'avocat ne pouvaient être mis à la charge de l'État lorsque ce dernier n'était pas la partie perdante.
> "Ces dispositions font obstacle à ce que soit mis à la charge de l'État, qui n'est pas, dans la présente instance, la partie perdante..."
Conclusion
Ainsi, la décision de la cour confirme la légalité du refus du préfet, soulignant que le droit au respect de la vie privée et familiale doit être apprécié en tenant compte de l'ensemble des éléments relatifs à l'intégration de l'individu dans la société française et à ses liens avec son pays d'origine. La cour rejette également les demandes concernant le remboursement des frais d'avocat, affirmant que seule la partie perdante peut être condamnée à ces frais.