Résumé de la décision
M. A..., un ressortissant albanais, a sollicité l'annulation d'un arrêté du préfet de la Moselle lui refusant un titre de séjour sur le fondement de l'article L. 313-11, 7° du Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile. Il a également demandé l'annulation d'un jugement du tribunal administratif de Strasbourg qui avait rejeté sa demande. La cour a décidé de rejeter les conclusions de M. A..., considérant que le refus de séjour n’impliquait pas une atteinte disproportionnée à son droit au respect de sa vie privée et familiale.
Arguments pertinents
1. Durée de séjour et intégration : M. A... souligne avoir résidé en France depuis 2012, ayant des membres de sa famille vivant en France et travaillant ici. Cependant, la cour constate que sa situation professionnelle est limitée, car il n'a travaillé que pendant 20 mois depuis son arrivée.
2. Critères d'évaluation de l'insertion : La cour fait référence à l'article L. 313-11 du Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile, qui énonce que le refus de séjour ne doit pas porter atteinte de manière disproportionnée au respect de la vie privée et familiale. Elle conclut que, bien que M. A... réside en France depuis plusieurs années, son statut de célibataire sans charge de famille et son absence d’attaches familiales en Albanie minimisent l'impact du refus.
3. Non-proportionalité du refus : La cour affirme que l'arrêté contesté ne viole pas le droit au respect de sa vie privée et familiale, notamment en raison de l'absence d'impact disproportionné, concluant que "l'arrêté contesté n'a pas porté à son droit au respect de sa vie privée et familiale une atteinte disproportionnée aux buts en vue desquels il a été pris".
Interprétations et citations légales
Article L. 313-11, 7° du Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile : Ce texte stipule que la carte de séjour temporaire peut être délivrée lorsque "le refus d'autoriser son séjour porterait à son droit au respect de sa vie privée et familiale une atteinte disproportionnée". La cour interprète cet article dans le cadre de l’évaluation des liens personnels en France et de l’insertion dans la société française, tenant compte des éléments tels que la stabilité des liens et l’existence d’attaches familiales dans le pays d’origine.
Ainsi, le tribunal a déterminé que la situation de M. A... ne justifiait pas une protection au regard de ces dispositions, en raison de son statut personnel, ses conditions d’existence et la durée limitée des liens professionnels et familiaux en France.
Cette décision illustre l'importance accordée par le droit français à l’évaluation des critères d’intégration et d'attachement dans les demandes de titre de séjour, tout en maintenant une responsabilité des préfectures dans la régulation des séjours des étrangers, dans le cadre des politiques d'immigration.