Résumé de la décision
La décision concerne une requête déposée par la société Supermarchés Match, qui demandait à la cour d'interpréter un arrêt du 19 juillet 2018 annulant certaines dispositions d'une délibération du conseil municipal de Strasbourg autorisant l'ouverture des commerces à prédominance alimentaire le dimanche. En effet, l'arrêt annulait la possibilité pour les commerces dont la surface de vente est inférieure ou égale à 1 000 m² d'ouvrir le dimanche, mais la société conteste l'étendue de cette annulation, arguant que seule la mention relative à la surface de vente de 1 000 m² a été annulée. La cour a rejeté la requête de Supermarchés Match, considérant que l'arrêt du 19 juillet 2018 annulait clairement toutes les dispositions autorisant l'ouverture des commerces à prédominance alimentaire un dimanche, indépendamment de la surface de vente.
Arguments pertinents
1. Recevabilité de la requête : La cour a précisé qu'un recours en interprétation n'est recevable que si la décision contestée est obscure ou ambiguë. Or, dans ce cas, l'arrêt du 19 juillet 2018 était clair. La cour a considéré que :
> "la seule référence à la superficie ne permettait pas d'établir que les commerces à prédominance alimentaire dont la surface de vente est inférieure à 1 000 m² constitueraient une branche d'activité au sens des dispositions de l'article L. 3134-4 du code du travail".
2. Portée de l'annulation : La cour a mis en avant que, par son arrêt, elle a annulé sans ambiguïté les dispositions de la délibération qui autorisaient ces ouvertures :
> "la cour a entendu annuler entièrement les dispositions de l'article 3 de la délibération de la commune de Strasbourg qui a autorisé l'ouverture le dimanche et certains jours fériés aux commerces à prédominance alimentaire".
Interprétations et citations légales
Dans cette décision, plusieurs textes de loi ont été convoqués, notamment le Code du travail. En particulier, l'article L. 3134-4 du Code du travail, qui détermine les conditions encadrant l’ouverture des commerces le dimanche. La cour a précisé que les critères de surface de vente, pris isolément, ne permettent pas d'établir une justification légale suffisante pour autoriser l’ouverture le dimanche.
De plus, la procédure et l’interprétation du juge administratif s’inscrivent dans le cadre des contentieux liés aux délibérations municipales en matière de réglementation des ouvertures dominicales. La cour rappelle que :
> "la cour administrative d'appel [a] annulé ladite délibération 'en tant qu'elle autorise les commerces à prédominance alimentaire, hors " drive ", dont la surface de vente est inférieure ou égale à 1 000 m².'"
Ainsi, la cour a clairement indiqué que l'une des conditions posées par la loi (en ce qui concerne la nature des commerces et non uniquement leur superficie) n'a pas été respectée, ce qui a conduit à l'annulation de l'ensemble des dispositions de la délibération concernée.
Ce cas illustre la rigueur avec laquelle les juridictions administratives interprètent les textes relatifs aux dérogations d'ouverture dominicale, soulignant l'absence de flexibilité qui pourrait être accordée aux municipalités dans ce cadre légal.