Résumé de la décision :
Mme C..., veuve D..., citoyenne arménienne, a formé appel contre le jugement du tribunal administratif de Nantes, qui a rejeté sa demande d'annulation de la décision du ministre de l'Intérieur datée du 30 octobre 2013, confirmant le rejet de sa demande de naturalisation initialement prononcé le 25 juillet 2013. La cour d'appel a validé cette décision, considérant que les éléments fournis par Mme D... ne justifiaient pas la modification de la décision administrative. En conséquence, la requête de Mme D... a été rejetée, sans contrepartie financière à la charge de l'État.
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Arguments pertinents :
1. Insuffisance de motifs de la décision :
La cour a rejeté l'argument selon lequel la décision contestée était insuffisamment motivée. Elle a stipulé que le ministre avait correctement expliqué que le refus de naturalisation était dû à l'insuffisance des ressources de Mme D..., qui dépendait d'aides sociales :
> "Le ministre a estimé que les éléments apportés par l'intéressée n'étaient pas de nature à modifier sa décision initiale [...]".
2. Critères d'évaluation de la demande de nationalité :
La jonction d'un revenu stable est jugée comme un critère pertinent pour l'appréciation de la demande de naturalisation. La cour a statué que, dans ce cadre, le ministre pouvait légitimement prendre en compte le statut professionnel et la stabilité des ressources d'un demandeur :
> "Il appartient au ministre de porter une appréciation sur l'intérêt d'accorder la nationalité française à l'étranger qui la sollicite ; que, dans le cadre de cet examen d'opportunité, il peut légalement prendre en compte le degré d'insertion professionnelle du postulant".
3. Rejet de l'argument basé sur la circulaire :
La cour a également souligné que la circulaire ministérielle citée par Mme D... n'avait pas valeur réglementaire, et que l’argument de la conformité aux conditions de recevabilité n'était pas pertinent pour cette décision :
> "L'intéressée ne peut utilement se prévaloir ni des dispositions de la circulaire ministérielle du 16 octobre 2012, dépourvue de valeur réglementaire".
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Interprétations et citations légales :
1. Critères de naturalisation (Code civil - Article 21-15) :
Selon cet article, "l'acquisition de la nationalité française par décision de l'autorité publique résulte d'une naturalisation accordée par décret à la demande de l'étranger." Cela souligne que l'attribution de la nationalité repose sur une évaluation discrétionnaire par le ministre, tenant compte de multiples facteurs, y compris la situation socioéconomique du demandeur.
2. Procédure administrative (Décret n° 93-1362 - Article 48) :
Cet article stipule que le ministre peut décider de rejeter ou d'ajourner les demandes selon les circonstances, affirmant que "Si le ministre chargé des naturalisations estime qu'il n'y a pas lieu d'accorder la naturalisation [...], il prononce le rejet de la demande." Cela illustre le pouvoir d'appréciation dont dispose le ministre.
Ces éléments législatifs et les raisonnements juridiques clairement exposés dans la décision montrent que l'évaluation de la demande de nationalité est régie par des critères bien définis, et que les décisions administratives peuvent être maintenues si le ministre agit dans le cadre de sa compétence et dans le respect de la législation applicable. La décision de la cour a ainsi confirmé la légitimité des décisions antérieures, en l'absence de nouveaux éléments susceptibles de modifier l'évaluation.