Résumé de la décision :
La cour administrative d'appel a statué sur l'appel du préfet du Loiret concernant l'annulation de son arrêté du 27 septembre 2019, qui refusait de délivrer un titre de séjour à Mme A... et lui ordonnait de quitter le territoire français. Le tribunal administratif d'Orléans avait précédemment annulé cet arrêté. La cour a confirmé la décision du tribunal en considérant que l'arrêté méconnaissait l'article 3-1 de la convention internationale relative aux droits de l'enfant, car il affectait l'intérêt supérieur de l'enfant de Mme A..., né en France. La cour a également ordonné à l'État de verser 1 000 euros à Mme A... au titre de l'article L. 761-1 du code de justice administrative.
Arguments pertinents :
1. Respect de l'intérêt supérieur de l'enfant : La cour a insisté sur l'importance de l'article 3-1 de la Convention internationale relative aux droits de l'enfant, qui stipule que l'intérêt supérieur de l'enfant doit être une considération primordiale dans toutes les décisions le concernant. La situation de Mme A... et de son enfant a été examinée sous cet angle, les juges ont conclu que l'arrêté du préfet aurait pour effet de priver l'enfant de sa relation avec son père, ce qui est contraire à cette disposition.
Citation : "Il résulte de ces stipulations que, dans l'exercice de son pouvoir d'appréciation, l'autorité administrative doit accorder une attention primordiale à l'intérêt supérieur des enfants dans toutes les décisions les concernant."
2. Analyse des circonstances personnelles : La cour a reconnu les circonstances spécifiques entourant la situation de Mme A..., notamment son mariage avec un compatriote, l'existence d'un enfant commun né en France, et le fait que son époux dispose d'une situation stable en France, ce qui renforce l'argument que l'arrêté aurait des conséquences disproportionnées sur leur famille.
Citation : "Ainsi, eu égard aux circonstances particulières de l'espèce, l'arrêté du préfet... doit être regardé, comme l'ont estimé à juste titre les premiers juges, comme méconnaissant les stipulations de l'article 3-1…"
3. Inutilité des conclusions à fin d'injonction : La cour a déclaré que les conclusions de Mme A... concernant l'injonction de délivrance de la carte de séjour étaient dépourvues d'objet, puisque le tribunal administratif avait déjà enjoint au préfet de la délivrer dans un délai d'un mois.
Citation : "Les conclusions à fin d’injonction formulées devant la cour par Mme A... sont, en tout état de cause, dépourvues d'objet et ne peuvent qu'être rejetées."
Interprétations et citations légales :
1. Convention internationale relative aux droits de l'enfant - Article 3-1 : Cet article impose aux États de prendre en compte l'intérêt supérieur de l'enfant dans toutes les décisions qui le concernent. La cour a appliqué cette disposition en soulignant l'obligation de l'autorité administrative de prioriser le bien-être de l'enfant dans l'exercice de son pouvoir.
Citation : "Dans toutes les décisions concernant les enfants... l’intérêt supérieur de l’enfant doit être une considération primordiale."
2. Code de justice administrative - Article L. 761-1 : Ce dernier permet à une partie d'être remboursée de ses frais de justice si elle obtient gain de cause. Le tribunal a donc octroyé des frais à Mme A... en raison de la décision favorable rendue à son égard.
Citation : "Il y a lieu, dans les circonstances de l'espèce, de mettre à la charge de l'Etat la somme de 1 000 euros à verser à Mme A... au titre de l'article L. 761-1 du code de justice administrative."
3. Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile : Bien que non cités directement, les principes correspondant à la régularité des titres de séjour et le droit des familles en matière d'immigration ont été implicitement reconnus par la cour dans son évaluation des droits de Mme A... et de son enfant.
La combinaison de ces éléments souligne l'importance de l'approche centrée sur l'enfant dans les décisions administratives, en particulier celles touchant aux questions d'immigration et de séjour, et met en lumière l'obligation des autorités publiques de respecter les conventions internationales affectant les droits des enfants.