Résumé de la décision
M. B..., un ressortissant tunisien, a interjeté appel d'une ordonnance du 19 octobre 2015 du tribunal administratif de Rennes qui avait rejeté sa demande tendant à l'annulation d'un arrêté du préfet d'Eure-et-Loir en date du 15 octobre 2015, lui imposant une obligation de quitter le territoire français sans délai. M. B... contestait la régularité de la procédure et soutenait que l'ordonnance du tribunal administratif avait été rendue à tort. La cour a statué que la demande d'annulation de l'arrêté était tardive, étant donnée qu'elle avait été enregistrée postérieurement au délai légal de quarante-huit heures pour contester ladite décision. La requête a donc été rejetée.Arguments pertinents
1. Tardiveté de la demande : La cour a argué avec vigueur que M. B... n'avait pas respecté le délai de quarante-huit heures pour contester l'arrêté du préfet. En effet, l'arrêté notifié le 16 octobre 2015 a vu sa contestation enregistrée seulement le 19 octobre 2015, ce qui le rendait irrecevable.> “la demande enregistrée au greffe du tribunal administratif de Rennes le 19 octobre 2015 [...] était tardive et, par suite, irrecevable.”
2. Accès à la justice : Bien que M. B... ait affirmé ne pas avoir pu accéder à son avocat pour présenter sa requête, la cour a jugé qu'il n'avait pas établi que son conseil ait été dans l'impossibilité de déposer une requête. De plus, il n’a pas prouvé qu'il ait épuisé toutes les voies de recours à sa disposition dans le centre de rétention.
> “l'intéressé, qui déclare avoir eu plusieurs échanges téléphoniques avec son conseil, n'établit ni que ce dernier aurait été dans l'impossibilité de présenter une requête, ni qu'il n'aurait lui-même pas pu [...] saisir le juge en s'adressant au greffe.”
3. Responsabilité des frais : M. B... a également demandé que l'État soit condamné à lui verser une somme au titre de l'article L. 761-1 du code de justice administrative, mais cette demande a été rejetée car l'État n'était pas la partie perdante dans l'instance.
> “ces dispositions font obstacle à ce que soit mis à la charge de l'État [...] le versement d'une somme au titre des frais exposés par M. B...”
Interprétations et citations légales
Les articles du Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile ont été appliqués pour déterminer la procédure de contestation de l'arrêté de l'obligation de quitter le territoire français.- Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article L. 512-1 (II) :
> “L'étranger qui fait l'objet d'une obligation de quitter le territoire sans délai peut, dans les quarante-huit heures suivant sa notification par voie administrative, demander au président du tribunal administratif l'annulation de cette décision [...]”
- Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article L. 512-2 :
> “Dès notification de l'obligation de quitter le territoire français, l'étranger auquel aucun délai de départ volontaire n'a été accordé est mis en mesure, dans les meilleurs délais, d'avertir un conseil [...]”
Ces articles précisent la nécessité pour l'étranger de contester promptement la décision de quitter le territoire. La décision de la cour a ainsi affirmé l'importance du respect des délais procéduraux dans le cadre des recours contre les décisions administratives. Les interprétations de ces articles soulignent non seulement les droits de l'étranger, mais aussi les obligations procédurales qui lui incombent, ce qui était crucial pour le jugement rendu dans cette affaire.