Résumé de la décision
Dans cette affaire, M. B... a formé un recours en appel à l'encontre du jugement du tribunal administratif d'Orléans, qui avait rejeté sa demande d'annulation de la décision du garde des sceaux, ministre de la Justice, prononçant son licenciement pour abandon de poste. La cour a constaté que M. B... contestait la régularité de la notification de la décision, arguant qu'elle avait été envoyée à une adresse où il ne résidait plus. Toutefois, la cour a jugé que la notification était régulière, car l'administration avait actionné les moyens nécessaires pour tenter de l'informer, et a déclaré que le recours de M. B... était tardif. En conséquence, la cour a rejeté sa requête.
Arguments pertinents
1. Notification de la décision : M. B... a soutenu que la décision de licenciement ne lui avait pas été régulièrement notifiée, ayant été envoyée à une adresse non valide. La cour a contre-argumenté en affirmant que "l'administration ne peut être regardée comme ayant failli à son obligation d'information" puisqu'elle avait utilisé l'adresse officielle connue d'elle.
2. Obligation d'informer : La cour a souligné que M. B... avait une obligation de notifier son changement d'adresse à son administration. En effet, elle a noté que "l’administration, en agissant de la sorte, ne peut qu'être regardée comme ayant cherché à informer son agent" et qu'il lui incombait d'informer "dans les meilleurs délais et dans les formes requises".
3. Recevabilité du recours : Étant donné que M. B... n'a informé son administration de sa nouvelle adresse qu'en décembre 2013, soit après la décision contestée, son recours introduit en mars 2014 a été jugé tardif et donc irrecevable.
Interprétations et citations légales
1. Régularité de la notification : La cour s'est basée sur la règle générale selon laquelle une notification doit être faite à l'adresse que l'administration a en sa possession, en articulant : "l'administration pénitentiaire doit être regardée comme lui ayant régulièrement notifié la décision litigieuse en la lui envoyant à la seule adresse officiellement connue d'elle". Ce raisonnement repose sur une interprétation stricte des obligations de signalement des agents publics, selon laquelle les agents doivent informer leur administration de tout changement d'adresse.
2. Obligation d'informer et autorités administratives : La décision souligne l'importance de l'article R. 4127-143 du Code des relations entre le public et l'administration, qui pose le principe de la responsabilité individuelle des fonctionnaires, stipulant que tout agent public doit "tenir à jour ses coordonnées auprès de son administration".
3. Délai de recours contentieux : La cour a mentionné que le recours devait être introduit dans un délai précis, conformément aux articles L. 600-1 et suivants du Code de justice administrative, qui stipulent que l'action en justice doit être faite dans un délai de deux mois suivant la notification de l'acte contesté.
En résumé, la cour a considéré que M. B... était responsable de la mise à jour de son adresse et que son inaction à cet égard a conduit à la régularité de la notification de la décision de licenciement.