Résumé de la décision
M. B..., un ressortissant afghan, a contesté un arrêté du préfet de police du 17 juillet 2018 qui ordonnait son transfert aux autorités autrichiennes responsables de sa demande d'asile. Il a demandé l'annulation de cet arrêté, une injonction pour obtenir une attestation de demande d'asile, le bénéfice de l'aide juridictionnelle, et des dommages-intérêts. Le tribunal a constaté que l'arrêté contesté avait été implicitement abrogé par la délivrance d'une attestation de demande d'asile postérieure, rendant la requête sans objet. Les demandes d'aide juridictionnelle et de dommages-intérêts ont également été rejetées.
Arguments pertinents
1. Absence d'objet de la requête : Le tribunal a noté que l'arrêté du 17 juillet 2018 avait été abrogé par la délivrance d'une attestation de demande d'asile à M. B..., ce qui a rendu la requête sans objet. Le tribunal a affirmé que "cette attestation a eu pour effet, implicitement mais nécessairement, d'abroger la décision contestée".
2. Aide juridictionnelle : M. B... avait été admis à l'aide juridictionnelle totale après l'enregistrement de sa requête, ce qui a conduit à la conclusion que ses demandes d'aide juridictionnelle provisoire étaient sans objet.
3. Dommages-intérêts : Le tribunal a décidé qu'il n'y avait pas lieu de mettre à la charge de l'État la somme demandée par M. B... au titre des articles L. 761-1 du code de justice administrative et 37 de la loi du 10 juillet 1991, en raison des circonstances de l'affaire.
Interprétations et citations légales
1. Article 17 du règlement n° 604/2013 : M. B... a soutenu que l'arrêté était entaché d'une erreur manifeste d'appréciation au regard de cet article, qui traite des critères de responsabilité pour l'examen des demandes d'asile. Le tribunal n'a pas eu à se prononcer sur ce point, étant donné que la décision contestée n'était plus exécutoire.
2. Article 3 de la Convention européenne des droits de l'homme : M. B... a également invoqué une violation de cet article, qui interdit les traitements inhumains ou dégradants. Cependant, le tribunal a estimé que cette question était devenue sans objet en raison de l'abrogation de l'arrêté.
3. Code de justice administrative - Article L. 761-1 : Cet article stipule que l'État peut être condamné à payer une somme au titre des frais exposés par une partie qui a gagné son procès. Dans ce cas, le tribunal a jugé qu'il n'y avait pas lieu d'appliquer cette disposition en raison des circonstances particulières de l'affaire.
En conclusion, la décision du tribunal a été fondée sur l'absence d'objet de la requête en raison de l'abrogation de l'arrêté contesté, ainsi que sur le rejet des demandes d'aide juridictionnelle et de dommages-intérêts, en se basant sur les dispositions légales pertinentes.