Résumé de la décision
Dans cette affaire, la Cour d'appel examine la requête du préfet de police visant à annuler un jugement du Tribunal administratif de Paris qui avait annulé un arrêté signé le 16 avril 2018, ordonnant à Mme A...B..., ressortissante congolaise, de quitter le territoire français. Il est établi que la demande de Mme B... était tardive, puisqu'elle a été enregistrée le 15 mai 2018, alors que le délai de quinze jours pour contester l'arrêté, suite à sa notification le 25 avril 2018, était déjà échu. La Cour annule donc le jugement du tribunal administratif, rejette la demande de Mme B... et valide l'arrêté du préfet.
Arguments pertinents
1. Tardiveté de la demande : Le préfet de police soutient que la demande de Mme B... était irrecevable en raison de sa tardiveté, étant donné que la requérante avait un délai de quinze jours pour contester l'arrêté dès sa notification, le 25 avril 2018. La demande ayant été enregistrée le 15 mai 2018, elle était donc en dehors de ce délai.
> "la requérante disposait d'un délai de quinze jours suivant la notification de l'arrêté en litige [...] pour former un recours contentieux contre celui-ci."
2. Absence de problème de santé antérieure : Le préfet avance que Mme B... n’a jamais mentionné ses problèmes de santé avant l'édiction de l'arrêté, contestant ainsi le besoin d'un examen plus approfondi de sa situation.
> "le motif tiré du défaut d'examen sérieux de la situation de Mme B... n'est pas fondé dès lors que celle-ci n'a jamais fait état de ses problèmes de santé avant l'édiction de l'arrêté."
3. Risques en cas de retour au pays : Le préfet fait valoir que les moyens relatifs aux risques encourus par Mme B... en cas de retour ne s’appliquent pas dans le cadre d'une obligation de quitter le territoire.
> "le moyen de première instance tiré des risques encourus en cas de retour dans le pays d'origine est inopérant à l'encontre de l'obligation de quitter le territoire français."
Interprétations et citations légales
La décision utilise principalement des dispositions du Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile (CESEDA). Notamment, l'article L. 512-1 stipule que l'étranger a un délai de quinze jours pour contester une obligation de quitter le territoire.
- CESEDA - Article L. 512-1 :
> "L'étranger qui fait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français [...] peut, dans un délai de quinze jours à compter de sa notification, demander au président du tribunal administratif l'annulation de cette décision."
Cette interprétation souligne l'importance du respect des délais de recours prévus par la loi pour garantir le bon fonctionnement du système judiciaire. De plus, l’analyse des circonstances dans lesquelles Mme B... a introduit sa demande, ainsi que des éléments de son état de santé, est cruciale pour déterminer si le tribunal avait l’obligation d’examiner sa situation au regard de la législation en vigueur.
La décision met également en lumière l'importance de la rigueur procédurale, où les délais et les procédures doivent être scrupuleusement respectés pour légitimer un recours administratif.