Résumé de la décision
La SELARL Ebede B..., une société d'exercice libéral d'avocat, a contesté devant la Cour l'annulation d'un jugement du Tribunal Administratif de Paris qui rejetait sa demande de décharge d'impositions et d'amendes au titre des exercices 2010 à 2012. La société argumentait qu'elle n'était pas redevable de certaines impositions dues par une entité précédente, que ses créances étaient irrécouvrables, et qu'elle avait droit à la déductibilité de diverses charges. La Cour a rejeté la requête, confirmant que les arguments de la société ne remettaient pas en cause la décision du Tribunal, tant sur le fond que sur la forme.
Arguments pertinents
1. Sur la responsabilité fiscale : La Cour a statué que la SELARL n'a pas réussi à établir que la seconde entité n'était pas responsable des impositions antérieures, une question qui méritait des précisions qui n’ont pas été fournies.
> "le moyen soulevé en appel par la société et tiré de ce que la mise en oeuvre de la procédure ayant conduit à ce qu'une amende lui soit infligée... n'est pas assorti des précisions permettant d'en apprécier le bien-fondé."
2. Sur la déduction des charges : La société a réitéré ses arguments relatifs à la déductibilité des charges, mais n'a pas apporté d’éléments supplémentaires pour contredire l’appréciation déjà apportée par le Tribunal.
> "elle n'apporte aucun élément de fait ou de droit de nature à remettre en cause l'appréciation portée par le Tribunal administratif de Paris sur son argumentation de première instance."
3. Sur la conformité à la convention européenne : Le moyen relatif à la violation de l’article 6-1 de la Charte européenne des droits de l’homme n’a pas été approfondi et a donc été écarté.
Interprétations et citations légales
1. Article 1759 du CGI : Cet article prévoit la possibilité d'infliger des amendes en cas d'inexactitudes, d'omissions ou de négligences dans les déclarations fiscales. Ici, la Cour a souligné que les redressements étaient justifiés par la reconstitution des recettes de la société, ce qui a conduit à l’amende.
> "amende prévue à l'article 1759 du code général des impôts au titre des exercices clos en 2011 et 2012"
2. Article 6-1 de la Convention européenne des droits de l'homme : Cet article garantit le droit à un procès équitable. La Cour a estimé que, faute de détails suffisants de la part de la SELARL, il était impossible de conclure à une violation de ce droit.
> "la mise en oeuvre de la procédure ayant conduit à ce qu'une amende lui soit infligée... n'est pas assorti des précisions permettant d'en apprécier le bien-fondé."
3. Code des procédures fiscales : La surveillance fiscale et les vérifications de comptabilité menées par l'administration fiscale, et la nécessité de justifier les déductions, sont des éléments clés dans l'évaluation de la responsabilité de la société.
> "reconstitué les recettes réalisées par la société et lui a notifié des rappels de taxe sur la valeur ajoutée ainsi que des cotisations supplémentaires d'impôt sur les sociétés."
Ces éléments montrent bien que la Cour s'est appuyée sur des arguments solides issus du droit fiscal et des conventions internationales, tout en insistant sur la nécessité d'un fondement factuel et juridique bien établi pour contester une décision de l'administration fiscale.