Résumé de la décision
M. A..., après avoir vu sa demande de suspension d'un arrêté imposant le port du masque à Rouen, rejetée par le juge des référés du tribunal administratif de Clermont-Ferrand, a formé un appel au Conseil d'État. Il contestait la régularité de la décision initiale et souhaitait que le préfet réexamine les conditions de l'obligation de port du masque. Par une ordonnance, le Conseil d'État a confirmé le rejet de la demande de M. A..., considérant que son appel ne pouvait pas être accueilli.
Arguments pertinents
1. Charge de la preuve : M. A... soutenait que le juge des référés avait placé sur lui une charge de la preuve excessivement lourde pour établir la disproportion de l'arrêté contesté. Cependant, le Conseil d'État a estimé que cette position avait déjà été correctement analysée par le tribunal administratif.
2. Conditions d'urgence : M. A... a également soutenu que la condition d'urgence pour la suspension de l'arrêté était remplie, en raison de l'atteinte portée à plusieurs libertés fondamentales. Néanmoins, le Conseil d'État a maintenu que ce point de vue n'était pas fondé, car l'argumentation avait déjà été rejetée par le premier juge.
3. Évaluation de la mesure contestée : Le Conseil d'État a noté qu'au regard de l'ensemble des éléments du dossier, l'argumentation de M. A... n'apportait pas d'éléments nouveaux susceptibles de remettre en question la légalité de l'arrêté ou la décision de première instance.
Interprétations et citations légales
Le Conseil d'État s'est appuyé sur plusieurs dispositions du code de justice administrative pour faire ses conclusions :
- Code de justice administrative - Article L. 511-1 : Cet article précise que "Le juge des référés statue par des mesures qui présentent un caractère provisoire". Cette disposition souligne la nature temporaire de la décision du juge des référés, limitant ainsi son pouvoir à des questions urgentes relatives à des libertés fondamentales.
- Code de justice administrative - Article L. 521-2 : Dit que "Saisi d'une demande en ce sens justifiée par l'urgence, le juge des référés peut ordonner toutes mesures nécessaires à la sauvegarde d'une liberté fondamentale [...]." Cela souligne que l'urgence doit être bien établie pour qu'une mesure soit prise.
- Code de justice administrative - Article L. 522-3 : Cet article permet au juge des référés de rejeter une requête sans instruction ni audience lorsqu'il apparaît manifeste que celle-ci ne remplit pas les conditions d'accès à la juridiction. Le Conseil d'État a appliqué ce point pour justifier le rejet sans discussion plus approfondie des arguments de M. A...
Dès lors, le Conseil d'État a conclu qu'il n'y avait pas lieu de remettre en cause le jugement initial, confirmant que le raisonnement fondé sur le droit et les circonstances de l'affaire était adéquat.