Résumé de la décision
Dans cette affaire, M. B... et Mme F..., voisins d'un terrain, ont contesté un permis de construire accordé à M. C... par le maire de la commune de Persan. Le tribunal administratif a annulé ce permis le 7 juin 2017, mais la cour administrative d'appel de Versailles a, par la suite, jugé que seul un des deux motifs d'annulation était fondé et a invité M. C... à régulariser son permis. Les voisins se sont pourvus en cassation contre cet arrêt. Le Conseil d'État a annulé l'arrêt de la cour d'appel, soulignant qu'elle n'avait pas examiné tous les moyens soulevés en première instance, ce qui ouvrait la voie à la demande d'annulation.
Arguments pertinents
1. Régularisation des permis : Le Conseil d'État souligne l'importance de l’article L. 600-5-1 du Code de l'urbanisme, qui permet au juge administratif de surseoir à statuer sur un permis de construire si un vice est susceptible d'être régularisé, mais précise que cette décision exige une évaluation préalable des autres moyens d'annulation. La cour d'appel aurait dû démontrer que les autres moyens soulevés par M. B... et Mme F... n'étaient pas fondés.
2. Examen des moyens d'annulation : Il est noté que la cour d'appel n'a pas suffisamment motivé sa décision en omettant de se prononcer sur les autres moyens soulevés en première instance, ce qui constitue une erreur dans le processus décisionnel. Le juge d'appel doit examiner tous les moyens pertinents avant de statuer sur un éventuel sursis à statuer.
Interprétations et citations légales
1. Interprétation de l'article L. 600-5-1 : Selon le Code de l'urbanisme - Article L. 600-5-1, le juge doit évaluer si le vice constaté peut être régularisé et se doit d’examiner tous les moyens soulevés par les parties. Le Conseil d'État précise : "Il lui appartient, avant de surseoir à statuer... de constater préalablement qu'aucun des autres moyens... n'est fondé." Cela implique que le juge ne peut pas se limiter à un seul moyen, ni ignorer les contestations d'autres parties.
2. Rejet des conclusions de la commune de Persan : Le Conseil d'État, en vertu de l’article L. 761-1 du Code de justice administrative, rejette les demandes de la commune, stipulant que les requérants, M. B... et Mme F..., ne sont pas les parties perdantes : "Les dispositions de l'article L. 761-1... font obstacle à ce qu'une somme soit mise... à la charge de M. B... et de Mme F...". La commune doit donc verser des indemnités aux requérants en raison de la situation.
Ainsi, cette décision met en avant l'importance du respect des procédures judiciaires et de l'examen exhaustif des arguments présentés devant le juge administratif.