Résumé de la décision
La décision porte sur une requête d'appel formulée par des familles ayant été expulsées d'un bâtiment à Marseille, demandant au juge des référés d'ordonner au préfet des Bouches-du-Rhône de leur proposer un hébergement d'urgence pour elles et leurs enfants. Après une évaluation des faits suivants : l'expulsion intervenue le 27 octobre 2018, l'absence de propositions d'hébergement satisfaisantes pour ces familles, et des attestations de détresse médicale et sociale, le tribunal administratif de Marseille a rejeté leur demande. Les requérants contestent cette décision en appel.
Le juge d'appel constate que la situation des familles ne caractérise pas une atteinte grave et manifestement illégale à leur droit à l'hébergement d'urgence, concluant que l'appel doit être rejeté.
Arguments pertinents
Les arguments clés soutenant la décision de rejet de la requête sont les suivants :
1. Absence d'atteinte illégale : Le juge a statué qu'il n'existe pas de preuve suffisante pour établir une atteinte grave et manifestement illégale au droit d'hébergement d'urgence, affirmant que l'administration a tenté de trouver des solutions d'hébergement adaptées.
Citation pertinente : "Les diligences accomplies par les services d'État ne permettent pas de caractériser une atteinte grave et manifestement illégale à leur droit d'hébergement d'urgence au sens de l'article L. 521-2 du code de justice administrative."
2. Justification des démarches administratives : Le juge a noté que les services de l'État avaient recherché des solutions d'hébergement adéquates, même en période hivernale, et que des familles vulnérables étaient relogées dans des hôtels à Marseille.
Citation pertinente : "L'administration assure que les demandes de relogement des familles non encore hébergées seront traitées en priorité."
3. Situation des requérants : Le juge a pris en compte la situation irrégulière des requérants sur le territoire et l'absence d'éléments concrets concernant leur parcours d'insertion.
Citation pertinente : "Les personnes concernées ne justifieraient pas d'un droit de séjour, de projets de formation, de ressources suffisantes ou d'une couverture sociale."
Interprétations et citations légales
1. Urgence et atteinte à une liberté fondamentale : L'article L. 521-2 du Code de justice administrative permet au juge des référés d'ordonner des mesures nécessaires en cas d'atteinte grave et manifestement illégale. Ici, le tribunal a considéré que la préfecture avait agi de manière appropriée compte tenu des circonstances.
Citation directe : "Saisi d'une demande en ce sens justifiée par l'urgence, le juge des référés peut ordonner toutes mesures nécessaires à la sauvegarde d'une liberté fondamentale..."
2. Droit à l'hébergement d'urgence : Les obligations de l'État concernant l'hébergement d'urgence sont régies par le Code de l'action sociale et des familles, qui impose à l'État de veiller sur les personnes dans une situation de vulnérabilité. L'évaluation des efforts consentis par l'administration a conduit à la conclusion que l'obligation n'avait pas été méconnue.
3. Procédure de référé : L'article L. 522-3 du même code confère au juge le pouvoir de rejeter les requêtes sans audience publique lorsque les conditions d'urgence ne sont pas remplies ou lorsque la demande ne relève pas de sa compétence. Ce cadre a permis au juge de rejeter la demande des requérants sans audience, justifiant ainsi sa décision d'un point de vue procédural.
Citation directe : "Le juge des référés peut rejeter une requête par une ordonnance motivée, sans instruction contradictoire ni audience publique, lorsque la condition d'urgence n'est pas remplie..."
En conclusion, cette décision souligne les obligations de l'administration face aux demandes d'hébergement, tout en mettant en lumière le cadre légal dans lequel il incombe aux requérants de justifier leur demande.