Résumé de la décision
La requête de M. A... a été rejetée par le juge des référés du Conseil d’État. M. A... contestait une demande d’extradition formulée par le gouvernement français à l’encontre de ses droits de la défense, arguant que des informations inexactes avaient été transmises aux autorités israéliennes concernant sa capacité à faire opposition au jugement du tribunal correctionnel de Lyon. Il demandait différentes mesures d’urgence, y compris la suspension de la demande d’extradition et l'injonction au gouvernement français de corriger ces informations. Le maître des référés a conclu à l'incompétence de la juridiction administrative quant aux demandes relatives à la procédure judiciaire d'extradition.
Arguments pertinents
Le juge des référés a avancé plusieurs raisons pour justifier le rejet de la requête de M. A... :
1. Incompétence des juridictions administratives : Le juge a rappelé que les actes intervenus dans le cadre d’une procédure judiciaire doivent être appréciés par l’autorité judiciaire et non administrative. "Les actes intervenus au cours d'une procédure judiciaire... ne peuvent être appréciés... que par l'autorité judiciaire."
2. Inséparabilité de la demande d’extradition : La demande d’extradition du 29 mars 2017 est considérée comme inséparable de la procédure judiciaire pour laquelle elle a été formulée, ne constituant pas un acte administratif détachable. Il a été affirmé que "la demande d'extradition... ne constitue pas un acte administratif détachable et susceptible de faire l'objet d'un recours devant le juge administratif."
Interprétations et citations légales
Interprétation des textes de loi :
1. Article L. 522-3 du code de justice administrative : Cet article prévoit que le juge des référés peut rejeter une requête sans instruction ni audience si celle-ci ne relève pas de la compétence de la juridiction administrative. La décision souligne que le présent litige ne relève pas de cette compétence, ce qui a conduit au rejet de la requête.
2. Article L. 521-2 du code de justice administrative : Cet article concerne les demandes d'urgence. Toutefois, en l'absence de compétence, le juge ne pouvait pas appliquer cet article. Le juge a précisé que "le juge des référés ne peut être régulièrement saisi d'une requête... que pour autant que le litige principal... ressortisse à la compétence de la juridiction administrative."
Convention de sauvegarde des droits de l'homme : La référence à la convention européenne de sauvegarde des droits impliquée montre l'importance des droits de la défense dans les procédures d'extradition, mais cela ne modifie pas la compétence des juridictions en matière d'appréciation des actes judiciaires, comme énoncé dans la décision.
Conclusion
Dans sa décision, le juge des référés a refusé d'examiner la requête de M. A... sur le fondement de l'incompétence de la juridiction administrative à traiter des questions directement liées à une procédure judiciaire étrangère, notamment en matière d'extradition. Cette décision rappelle les limites des compétences entre le judiciaire et l'administratif, tout en maintenant le respect des droits de la défense dans les procédures judiciaires.