Résumé de la décision
La décision porte sur un recours pour excès de pouvoir formé par la Fédération nationale des associations d'usagers des transports (F.N.A.U.T.) contre des décisions de la S.N.C.F. portant sur la fermeture de sections de lignes de chemin de fer. Après plusieurs jugements, la cour administrative d'appel de Bordeaux a reconnu la tardivité du recours de la F.N.A.U.T., annulant l'arrêt précédent qui avait déclaré le recours non tardif. La cour a finalement rejeté la demande de la F.N.A.U.T. en confirmant que le délai pour contester les décisions de fermeture était expiré.
Arguments pertinents
1. Nature des décisions antérieures : Le Conseil d’administration de la S.N.C.F. avait pris des décisions de fermeture en 1992 et 1994. Ces décisions étaient préalables à l'arrêté des lignes concernées. Les décrets de déclassement de 1992 et 1994 ont été couverts sous l'article 71 du cahier des charges de la S.N.C.F., ce qui a eu pour conséquence d'ancrer le caractère définitif de la fermeture.
> "les décrets du 18 septembre 1992 et 17 octobre 1994, publiés au Journal officiel respectivement le 26 septembre 1992 et le 25 octobre 1994, impliquaient nécessairement l’intervention préalable des décisions de fermeture de ligne" (paragraphes 5 et 6).
2. Délai de recours : La cour a statué que le délai pour contester les décisions de fermeture avait expiré depuis longtemps, puisque les lignes étaient fermées depuis 1987. Le recours présenté en 2010 était donc tardif.
> "le délai de recours contre ces décisions devait être regardé comme expiré lorsque la Fédération nationale des associations d'usagers des transports a saisi le tribunal administratif de Poitiers le 22 juin 2010" (paragraphe 5).
Interprétations et citations légales
1. Cahier des charges de la S.N.C.F. : Le cadre juridique applicable à cette affaire provient principalement du cahier des charges de la S.N.C.F. En particulier, l'article 71 en précise les conditions relatives aux décisions de suppression de l'exploitation d'une ligne ferroviaire.
> "Lorsqu'en application des dispositions de l'article 53 du présent cahier des charges, la S.N.C.F. a décidé de supprimer l'exploitation sur une ligne ou une section de ligne du réseau qui lui est confié, la ligne ou section de ligne considérée peut, sur proposition de la S.N.C.F., être retranchée du réseau ferré national par décret" (article 71).
2. Recours contentieux et délais : Le Code de justice administrative, plus particulièrement l'article L. 821-2, fournit le cadre pour la régularisation des affaires en cours et les délais pour introduire un recours. La cour a statué que, même si des décisions administratives sont annulables, le respect des délais est fondamental pour la sécurité juridique.
En résumé, la décision met en lumière l'importance de la temporalité dans le cadre des recours administratifs et la nécessité d’étudier la chaîne des décisions administratives qui mènent à un acte final. La jurisprudence ici rappelle que la base légale ne peut être contestée que dans un cadre temporel défini, et que les décisions antérieures ont une portée déterminante sur les recours ultérieurs.