Résumé de la décision
Dans cette affaire, Mme A... conteste un arrêt de la cour administrative d'appel de Nancy, qui a rejeté ses demandes d'annulation d'un jugement du tribunal administratif de Strasbourg et d'un arrêté préfectoral lui refusant un titre de séjour. Elle a depuis obtenu un titre de séjour valide, rendant ses demandes d'annulation sans objet. Le Conseil d’État, ayant constaté l'irrecevabilité de la demande, a décidé qu'il n'y avait pas lieu de statuer. Il a également ordonné à l'État de verser une somme de 3 800 euros à l'avocat de Mme A..., sous réserve de renonciation à la part contributive de l'État en matière d’aide juridictionnelle.
Arguments pertinents
1. Irrecevabilité des demandes :
Le Conseil d’État souligne que les demandes de Mme A... sont devenues sans objet car elle a obtenu un titre de séjour. Cela est déterminé par l’article R. 351-4 du Code de justice administrative, qui prévoit que lorsqu'une décision rend une demande sans objet, le tribunal n'a pas lieu d'y statuer. Le Conseil précise :
> "Les conclusions de Mme A... tendant à l'annulation de l'arrêt de la cour administrative d'appel... sont devenues sans objet."
2. Droits à l'aide juridictionnelle :
Le Conseil d’État reconnaît que Mme A... a bénéficié de l'aide juridictionnelle, ce qui permet à son avocat de demander le versement d'une somme en application de l'article L. 761-1 du Code de justice administrative :
> "Mme A... a obtenu le bénéfice de l'aide juridictionnelle ; par suite, son avocat peut se prévaloir des dispositions des articles L. 761-1..."
Interprétations et citations légales
- Source de droit et portée de l'aide juridictionnelle :
La décision interprète les implications des aides juridictionnelles et la possibilité pour les avocats de demander réparation selon la loi n° 91-647 du 10 juillet 1991. En effet :
- Code de justice administrative - Article L. 761-1 : "Dans toutes les instances, la partie qui obtient gain de cause peut obtenir le remboursement de ses frais de justice, y compris les honoraires de l'avocat, à charge de la partie qui a succombé."
- Loi n° 91-647 du 10 juillet 1991 - Article 37 : "Le bénéfice de l'aide juridictionnelle est subordonné à la condition que l'avocat renonce à percevoir la somme correspondant à la part contributive de l'État."
- Décision de non-statut sur une demande devenue sans objet :
L'application de l'article R. 351-4 stipule qu'en cas de changement de situation, le tribunal peut ne pas avoir besoin de rendre une décision, ce qui illustre le principe d'économie de procédures :
- Code de justice administrative - Article R. 351-4 : "S'il est manifeste que la demande de la requête est devenue sans objet, le tribunal peut, par une décision spéciale, constater ce fait et expressément déclarer qu'il n'y a pas lieu de statuer."
En conclusion, le Conseil d’État a agi conformément à la législation en vigueur en reconnaissant que la situation de Mme A... changeait la pertinence des recours initiaux, tout en assurant le droit à l'indemnisation des frais engagés par son avocat sur la base de l'aide juridictionnelle.