Résumé de la décision
M. B... conteste un décret du 11 décembre 2019 par lequel le Premier ministre a accordé son extradition aux autorités macédoniennes pour l'exécution de peines d'emprisonnement prononcées à son encontre pour des faits qualifiés de vol lourd. La contestation repose sur deux points principaux : l'absence de preuve de la signature du décret par le Premier ministre et la garde des sceaux, ainsi que la méconnaissance du droit au respect de la vie familiale, selon l'article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme. La décision rendue rejette sa requête, confirmant la légalité du décret d’extradition.
Arguments pertinents
1. Validité du décret : La décision souligne que le décret en question a été dûment signé par le Premier ministre et contresigné par la garde des sceaux, ce qui le rend valide. Il est précisé que "l'ampliation du décret attaqué [...] certifiée conforme par le secrétaire général du Gouvernement, que ce décret a été signé par le Premier ministre et contresigné par la garde des sceaux, ministre de la justice."
2. Droit à la vie familiale : Concernant les objections basées sur le respect de la vie familiale, la décision note que, même si l'extradition peut affecter ce droit, l'intérêt public et la nécessité de jugement des personnes poursuivies l'emportent dans le cadre d’une procédure d'extradition. Il est indiqué : "si une décision d'extradition est susceptible de porter atteinte au droit au respect de la vie familiale... cette mesure trouve, en principe, sa justification dans la nature même de la procédure d'extradition."
Interprétations et citations légales
La décision repose sur plusieurs textes législatifs et conventions :
- Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales - Article 8 : Cet article garantit le droit au respect de la vie privée et familiale. La Cour a souvent interprété que, bien que ce droit soit fondamental, il peut être restreint pour des raisons d’ordre public, ce qui est rappelé dans la décision : "les circonstances que l'intéressé soit père de famille[...] ne sont pas de nature à faire obstacle, dans l'intérêt de l'ordre public, à l'exécution de son extradition."
- Conventions et codes pertinents :
- Convention européenne d'extradition du 13 novembre 1957 qui encadre les procédures d'extradition entre États membres.
- Code de justice administrative - Article L. 761-1 : Cet article stipule que la partie perdante dans une instance administrative ne peut en principe obtenir le remboursement de ses frais. Il est utilisé pour justifier le rejet des conclusions sur ce fondement : "Les dispositions de l'article L. 761-1 du code de justice administrative font en conséquence obstacle à ce qu'il soit fait droit aux conclusions formulées."
En somme, la décision indique clairement que la validité du décret et l’intérêt de l’ordre public de faciliter l'extradition prévalent sur les droits individuels invoqués par M. B.... Ce faisant, elle souligne l'équilibre délicat entre les droits humains et les nécessités judiciaires internationales.