Résumé de la décision
La décision concerne Mme B..., ressortissante nigériane, qui a demandé au préfet du Nord d'enregistrer sa demande d'asile après avoir été assignée à résidence en raison d’une directive de transfert vers l'Italie en vertu du règlement UE n° 604/2013. Le préfet a refusé sa demande d'asile. Mme B... a contesté cette décision devant le juge des référés du tribunal administratif de Lille, qui a rejeté sa demande de suspension de l'exécution de cette décision. Cependant, en appel, le juge a été reconnu coupable d'une erreur de droit en considérant que les décisions contestées étaient relatives à l'éloignement alors qu'elles ne l'étaient pas. L'ordonnance du 6 novembre 2017 a été annulée, mais la demande de suspension de Mme B... a été rejetée sur le fond, car ses arguments ne créaient pas de doute sérieux quant à la légalité des décisions contestées.
Arguments pertinents
Le juge des référés a rejeté la demande de suspension au motif que "la procédure spéciale" prévue par le III de l'article L. 512-1 du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile doit être appliquée uniquement pour les étrangers placés en rétention ou assignés à résidence. Toutefois, l'annulation de l'ordonnance repose sur le constat que les décisions dont Mme B... demander la suspension n’ayant pas trait à une telle mesure, le juge des référés a en effet commis une erreur de droit. Ainsi, la cour a statué en affirmant que les moyens soulevés par Mme B... n'étaient pas fondés pour créer un doute sérieux sur la légalité des mesures prises.
Interprétations et citations légales
Dans cette décision, deux textes de lois clés sont évoqués :
1. Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article L. 512-1, III : Ce texte établit la procédure spéciale pour le traitement rapide des demandes concernant les mesures d'éloignement des étrangers. Le juge a appliqué cette disposition lors de son rejet, pensant que la demande de Mme B... concernait une mesure d'éloignement.
> "Le législateur... a entendu organiser une procédure spéciale afin que le juge administratif statue rapidement sur la légalité des mesures relatives à l'éloignement des étrangers..."
2. Code de justice administrative - Article L. 521-1 : Cet article permet de demander la suspension des décisions administratives, mais son application par le juge a été inappropriée dans le cas présent.
> "La demande de suspension présentée par Mme B... sur le fondement de l'article L. 521-1 du code de justice administrative n'était pas recevable..."
La décision souligne l'importance de la compétence de l'autorité ayant pris la décision en matière d’asile, et met en avant le respect des droits garantis par le droit d’asile, en précisant que "les décisions qu'elle conteste... méconnaissent... le droit d'asile". Ainsi, bien que la seconde chambre ait annulé l'ordonnance et souligné des erreurs procédurales, cela ne suffit pas à admettre la suspension sur le fond, car les arguments avancés par Mme B... n'établissaient pas un doute sérieux sur la légalité des décisions.